Libreville, le 24 juin 2024 – (Dépêches 241). Depuis son entrée au Gouvernement de la Transition, Laurence Ndong, Ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement, tend à se signaler par une attitude inédite et surprenante, connaissant sa personnalité. L’ancienne égérie de la diaspora et de la résistance du Gabon en France choisit désormais de se taire devant des faits suffisamment graves, qui nécessitent aujourd’hui explications et clarifications au regard de son statut d’opposant et de sa fonction au sein du Gouvernement de Transition.
En acceptant le porte-parolat du Gouvernement, après un remaniement quelque peu ambigu, Laurence Ndong mesurait- elle réellement l’ampleur des attentes liées à ce poste ? Le moins que l’on puisse dire à ce jour, c’est qu’elle semble ne pas avoir pris la mesure du rôle qu’elle devrait jouer, tant ses absences éloquentes, sur les sujets d’intérêt commun nécessitant des explications précises ces dernières semaines, continuent de se multiplier.
D’abord l’affaire de l’évasion judiciaire des Bongo-Valentin évoquée dernièrement par nos confrères de Jeune Afrique, puis celle de la falsification présumée du rapport du Dialogue National Inclusif d’avril dernier, ensuite l’adoption de la nouvelle loi électorale, un texte qui « enterre tous les acquis démocratiques », selon le Député Jean Valentin Leyama, et plus récemment, l’affaire impliquant deux frères du Président de la Transition dans des faits supposés de malversations financières. Dans toutes ces actualités, la Ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement, a brillé par une constante inhabituelle: le silence.
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Cette question qui en bon droit se pose avec raison au regard du silence assourdissant et de l’atonie presque maladive dont fait montre la porte-parole du Gouvernement Gabonais sur l’actualité politique du moment, est celle qui, il y a quelques mois avait déjà émergé au sein de l’opinion après ses multiples sorties ratées dont la plus emblématique fut son analyse en réponse à la question sur la supposée exfiltration de la prison des Bongo-Valentin.
Laurence Ndong, la porte silence du gouvernement ?
Quelques mois après, dans un contexte où la Transition est particulièrement malmenée et décrédibilisée par des polémiques qui méritent à tout le moins qu’elle soit défendue et que les populations soient édifiées et rassurées, à l’heure de la prise de parole, au moment où les Gabonaises et les Gabonais attendent du Gouvernement des explications et des clarifications sur les différents sujets susmentionnés, sa voix choisit étrangement de murer dans le silence, abandonnant l’opinion à toutes sortes d’interprétations et de fantasmes, tous nuisibles pour la Transition.
Finalement, à quoi sert donc Laurence Ndong au sein de ce Gouvernement de Transition, si elle semble incapable de remplir la mission pour laquelle elle a été nommée ? Qu’est ce qui peut expliquer cette inactivité qui dessert clairement la Transition ? A- t -on sommé l’égérie de la diaspora de prendre la parole au regard de ses sorties plus que ratées les unes après les autres ? Les autorités de la Transition se protègent-elles de l’incompétence présumée de Laurence Ndong ?
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Disons-le clairement, lire les communiqués finaux des Conseil des Ministres est une tâche relativement simple que n’importe quel Gabonais, moyennement structuré sur le plan intellectuel, pourrait aisément remplir. Les populations gabonaises attendent beaucoup plus du porte-parole du Gouvernement, notamment des explications précises sur tous les sujets d’intérêt commun qui semblent diviser de plus en plus la société, loin des initiatives opportunistes auxquelles elle nous a habitués comme quand pour se donner en spectacle elle s’est permise de convoquer et sermonner en mondovision les responsables de Gabon Télévision pour avoir fait passer au journal des éléments sur le Président déchu. Elle, si attachée à la décence, l’opinion se demande pourquoi elle se tait devant l’incidence des accusations sur le DNI et devant l’injure faite au Peuple après l’adoption de la loi électorale antidémocratique prise par les députés.