Transition: RÉAGIR,  le silence assourdissant d’un Parti qui a pourtant suscité beaucoup d’espoirs 

L’Etat major du Parti Politique Réagir qui avait notamment conduit à la désignation du Candidat Consensuel semble s’être éteint depuis la Transition © DR

Libreville, le 25 septembre 2024 – (Dépêches 241). Depuis l’avènement de la Transition politique au Gabon portée par le CTRI, le parti politique RÉAGIR semble s’être reclus dans un mutisme troublant, notamment depuis le passage de l’intérim à la tête de son Exécutif. Autrefois ardent défenseur des droits des citoyens, de l’état de droit et acteur de premier plan dans le paysage politique gabonais (son siège abritait Alternance 2023 et son premier responsable en a assuré la présidence avec brio), il apparaît aujourd’hui comme une ombre silencieuse, éclipsée par les événements qui ont marqué la scène politique nationale depuis le 30 août 2023.

La Transition actuelle, bien que marquée par des espoirs de renouveau et de réforme, n’a pas été le fruit du seul travail des militaires au pouvoir. La lutte pour un Gabon meilleur, celle que RÉAGIR a longtemps portée, a été le résultat d’un engagement collectif, d’une mobilisation des forces vives de la nation. Pourtant, alors que le pays traverse cette période cruciale, la voix du Parti, comme beaucoup d’autres, semble s’être éteinte, laissant place à un vide inquiétant.

Ce silence, qui interroge, soulève des questions sur la stratégie et l’orientation du Parti. Pourquoi RÉAGIR, qui a tant œuvré pour l’avènement de la Transition et suscité beaucoup d’espoirs, n’arrive-t-il plus à prendre position sur les débats politiques du moment ? Est-ce une volonté d’évaluation, une stratégie d’attente, ou simplement la peur de  représailles  potentielles ? Dans un contexte électoral imminent, ce choix de l’inertie pourrait lui coûter très cher. 

Alors que les élections se profilent à l’horizon, la véritable interrogation est : REAGIR saura-t-il briser ce silence assourdissant ? Les opérations électorales référendaires à venir représentent une occasion inédite pour le Parti de revendiquer sa place, de redéfinir son discours et de se reconnecter avec ses bases. Peut-il, en cette période charnière, adopter une position objective, constructive et engagée, tout en préservant son image auprès des électeurs ? 

Les Gabonais attendent des réponses. Ils veulent savoir si REAGIR est toujours en phase avec leurs aspirations, s’il est prêt à défendre les valeurs qui l’ont consacré comme acteur clé du changement. La responsabilité pèse sur les épaules des leaders du Parti : réussiront-ils à se réinventer, à dialoguer avec les citoyens, à se montrer à la hauteur des défis qui les attendent ou c’est tout simplement un Parti en crise et en voie de déliquescence?

Le temps est compté et François Ndong Obiang doit remobiliser les troupes. Pour REAGIR, il est impératif de sortir de l’ombre, d’affirmer sa présence et de revendiquer le rôle qu’il peut jouer dans cette nouvelle ère politique. Les électeurs sont en quête de leaders audacieux, capables de porter leur voix et de défendre leurs droits. Dans cette ambiance de Transition, le Parti doit faire preuve de courage et d’engagement pour ne pas être réduit à un souvenir lointain des luttes passées. 

La question est posée : RÉAGIR choisira-t-il de rester silencieux ou de se lever et de briser les chaînes de l’indifférence ? L’avenir du Parti et sa pertinence dans le paysage politique gabonais en dépendent. Attentifs, les électeurs restent en quête de signes et de messages qui pourraient relancer leur espoir et leur confiance en un avenir meilleur. Il est temps et impératif pour RÉAGIR de répondre à cet appel. 

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