Libreville, le 30 septembre 2024 – (Dépêches 241). Dans une récente conférence de presse animée par plusieurs acteurs de la société civile recyclée au sein Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et visiblement acquis à la cause du « Prince », Aminata Ondo soutenue par ses comparses, a tenu sur la question des Bi-nationaux un discours indigeste, discriminatoire, foncièrement attentatoire à notre vivre ensemble, allant jusqu’à pousser le vice à son paroxysme en estimant que des compatriotes de sang mêlé ne sont pas des « Gabonais Normaux ».
Le Ministère de l’Intérieur a ce jour rendu public un communiqué aux relents de mise en garde face aux dérives langagières de plusieurs compatriotes depuis l’émergence au sein de l’opinion, du débat sur le projet Constitutionnel en étude et sur le choix de voter le OUI ou le NON au référendum à venir. Dans cette communication d’Herman Immongault, l’ancien Ministre des Affaires Étrangères du régime Bongo-PDG a alerté sur les discours « haineux et de division constitutif d’un trouble à l’ordre public » tenus ça et là par des personnalités et compatriotes.
Dans un point de presse tenu par plusieurs acteurs de la société civile, Aminata Ondo, syndicaliste connue pour sa verve sous le régime Bongo-PDG, rangée du reste depuis sa nomination estampillée CTRI, s’est offerte au discrédit en tenant des propos d’une indignité extrême. Des propos dont la teneur n’est pas sans rappeler l’esprit du communiqué rendu public par le Gouvernement, en raison de leur caractère attentatoire à l’ordre public et au vivre ensemble. Dans un discours creux, guidée par ses émotions et sans doute par la volonté de faire plaisir à l’autorité de nomination, la concernée a déclaré qu’il est inconcevable que la fonction présidentielle « soit occupée par les binationaux. C’est-à -dire une personne qui est née de père ou mère étrangère. On a vu des exemples ici, ne nous mentons pas », a-t-elle lancé.
UNE SOCIÉTÉ CIVILE IRRESPONSABLE TENANT DES PROPOS D’UNE ABSURDITÉ INOUÏE..
Poursuivant ses absurdités, Aminata Ondo s’est même permise au comble de l’indécence de mettre des Gabonais dans des cases en déclarant que certains sont plus Gabonais que d’autres et en pervertissant de façon ignominieuse le droit du sang. « Être un Gabonais normal c’est quelqu’un qui est né de père et de mère Gabonais. Tous les Gabonais l’ont accepté. Nous disons que pour la fonction de Président de la République, il faut un vrai Gabonais de père et de mère y compris ses grands parents. On ne peut pas vendre un pays et le mettre aux mains des binationaux », a-t-elle déclaré de façon fourbe et inconvenante sans mesurer la portée et la dangerosité de telles déclarations.
Au nom de quoi Aminata Ondo estime-t-elle qu’un Gabonais issu du métissage n’est pas un vrai Gabonais ? Jean Ping qu’elle a soutenu et certainement voté est-il un faux Gabonais ? En quoi les Gabonais nés d’un parents étrangers sont-ils anormaux ? L’inintelligence et l’indécence d’une telle sortie dénotent du manque de sagesse et d’esprit républicain de celle qui en est l’auteur.
… ET QUI PORTE EN EUX LE PROJET FUNESTE DE LA DIVISION
Cette déclaration d’une dangerosité extrême porte en elle les germes de la division et de la stigmatisation, car en mettant certains gabonais dans des cases, on crée sans le savoir des castes de Gabonais supposément moins importants et légitimes, lesquels par frustration pourraient se recroqueviller sur eux-même et se mettant en situation d’adversité avec ceux qui les stigmatisent. Les discours extrémistes et nazistes ont commencé par de telles paroles distillées sous le motif fallacieux d’une quête de souveraineté sous le prisme du nationalisme ordurier. Radio Mille Collins au Rwanda a un héritage, avec leur récente sortie, Aminata Ondo et ses compères pourraient s’ils continuent ne rien envier à cette radio et à sa propagande funeste.
Merci à l’auteur. 💝
De part leurs frustrations contre les étrangers et de l’échec d’un système politique, sont nés de ces dernières générations de gabonais des germes de xénophobie et de revanche. Une constitution ne devrait pas tenir compte des différences mais plutôt rendre chaque citoyen d’un même pays, libre et égal jouissant de tous leurs droits et devoirs devant la Loi.
Que l’on nous prouve qu’un gabonais de père et de mère est meilleur qu’un gabonais ayant un parent étranger. Démontrez nous comment la nationalité est devenue un critère de bonne gouvernance et de souveraineté.
Laissez le temps au temps, on verra bien la suite de cette affaire de père et de mère.