Le communiqué du ministère de l’Intérieur semble n’avoir pour seul objectif que de taire les velléités des adeptes du NON
Libreville, le 1er Octobre 2024 (Dépêches 241). Ce dimanche 29 septembre 2024, via un communiqué de presse, le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a clairement mis en garde tous les acteurs politiques et leaders d’opinion qui distillent tout son de cloche différent que celui du Gouvernement et du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), en les invitant notamment à attendre l’ouverture officielle de la campagne pour véhiculer leurs messages. Un communiqué qui semble mal passer dans l’opinion et laisserait penser que, comme le régime Bongo-PDG déchu, le régime Oligui-CTRI souhaiterait faire peser une chape de plomb sur toutes les voix dissonantes, en se drapant sous les fallacieux prétexte de troubles à l’ordre public, d’incitation à la haine et à la division.
Troubles à l’ordre public, incitation à la haine, à la division et à la détestation de l’autre, voilà les armes qui étaient régulièrement brandies sous Ali Bongo Ondimba pour museler toutes les voix qui ne prêchaient pas dans le sens des défunts émergents. Aujourd’hui, sous le système Oligui-CTRI, la recette semble être toujours présente et si prisée. C’est encore ce qui a été servi aux gabonais hier, via un bref communiqué du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Rien vraiment d’étonnant, au regard de l’importation massive des affidés du régime Bongo-PDG dans cette Transition, visiblement dénaturée et de plus en plus perçue comme une imposture.
Pour rappel, au midi du mois de juillet dernier, lors de sa tournée républicaine dans la province de la Nyanga, alors que personne, aucun camp, n’avait déjà reçu la mouture du projet constitutionnel y compris lui-même, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait ouvertement appelé les populations nynoises en général et celles de Tchibanga en particulier à voter en faveur du OUI au référendum constitutionnel prévu pour cette fin d’année 2024.
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Quand le camp du OUI ouvrait la campagne en toute illégalité ?
Pour convaincre son auditoire, le Général-Président avait même flirté avec la manipulation, en arguant que la province de la Nyanga aujourd’hui sous développée, paierait le lourd tribut de son vote pour le NON au référendum de 1958. « Ils veulent vous induire en erreur parce que c’est ce qu’ils ont fait en 1958 à la ville de Tchibanga. Quand il fallait partir au référendum, ils sont venus vous dire qu’il fallait changer. Et après, ils sont allés dire au colonisateur que vous êtes contre après avoir voté le NON. Voilà pourquoi vous avez souffert tout ce temps là (…) donc allez voter oui! Le oui c’est l’avenir. Notre avenir à nous tous », avait-il avancé.
Plus proche de nous, c’est un groupe de parlementaires, issus de la province septentrionale, qui s’est livré à un véritable safari dans les villages, cantons et districts de la province, oscillant entre mensonges, manipulations et désinformations des populations rurales, en militant et en présentant le vote en faveur du OUI comme la seule réalité possible. Une démarche qui avait fait réagir certains de leurs collègues, notamment le 4ème Vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, Geoffroy Foumboula Libeka, qui n’avait pas manqué de pousser son coup de gueule, en dénonçant une ouverture insidieuse de la campagne pour le référendum appelant à voter pour le OUI , en violation flagrante avec ce que prévoit la loi électorale, au nez et à la barbe du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, qui manifestement ne semblait pas être gêné par cette situation.
Dernièrement, c’est encore une certaine société civile incarnée par Aminata Ondo, Georges Bruno Ngoussi et bien d’autres qui s’est donnée à voir en mondovision, appelant à voter massivement pour le OUI au futur référendum, sans pour autant détenir la mouture finale du projet constitutionnel ou que la campagne ne soit officiellement ouverte.
Une insidieuse tentative de musèlement des sons de cloche différents ?
Hier, à la faveur d’un communiqué de presse, l’actuel Ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, un affidé du régime Bongo-PDG déchu, semble décidé à étouffer les autres sons de cloches que ceux du Gouvernement et du CTRI, en mettant notamment en garde toute personne distillant actuellement des messages incitatifs à opter pour le NON au futur référendum constitutionnel, alors même que la campagne électorale en vue du scrutin référendaire n’est pas encore officiellement ouverte.
Une manœuvre très mal perçue dans l’opinion gabonaise, et qui ferait désormais croire que le Ministre de l’Intérieur, voudrait faire appliquer un deux poids deux mesures, car il s’est montré étrangement silencieux lorsque que le camp du OUI avait investi et continue d’ailleurs illégalement d’investir le terrain, préférant juger ses actions et discours comme de simples actes de pré-campagne.
Une mauvaise foi effarante du gouvernement Gabonais qui veut déjà déséquilibrer l’un des camps à l’approche du scrutin référendaire en l’empêchant de défendre sa position en sensibilisant les populations sur la nécessité de voter un projet Constitutionnel considéré par beaucoup comme Liberticide, exclusif et anti démocratique