
Libreville, le 4 octobre 2024 (Dépêches 251). Face à un parterre d’invités, Jean Rémy Yama, Sénateur de la Transition a tenu à donner son point de vue sur le projet constitutionnel soumis à l’examen de l’Assemblée Constituante, il y a quelques jours. Fidèle à son intégrité et à la rectitude qui le caractérisent, le membre influent de Dynamique Unitaire a décliné les raisons pour lesquelles il a voté NON lors de l’adoption du projet de la future Constitution du pays, le 22 septembre dernier.
Alors que les débats autour du projet de la future Constitution se poursuivent au sein des écuries politiques, dans les associations et même au sein des foyers, certains acteurs politiques et ceux de la société civile continuent la sensibilisation sur les enjeux cruciaux de la future Constitution pouvant éviter au pays d’être divisé après son adoption lors du prochain scrutin référendaire.
C’est précisément en cette occurrence que Jean Rémy Yama a donné un point de presse ce 2 octobre 2024, à l’effet de réaffirmer sa désapprobation vis-à-vis du projet constitutionnel dernièrement adopté par l’Assemblée Constituante. « Ce qui nous a gênés dans la Constitution entre autres, c’est l’accumulation des trois pouvoirs, je le dis, et en particulier du pouvoir judiciaire », a d’abord déclaré l’ancien Président du Syndicat National des Enseignants-Chercheurs (SNEC).
Poursuivant sur les raisons qui ont motivé son vote en faveur du NON, Jean Rémy est revenu sur sa triste expérience de prisonnier d’opinion. « C’est un Président qui m’a envoyé en prison, vous le savez, en 2022. C’est aussi un autre Président, le Président actuel que j’ai d’ailleurs remercié, qui m’a sorti de prison. Mais est-ce que devons-nous toujours fonctionner ainsi, où ce sont les Présidents qui envoient les gens en prison et où ce sont les Présidents qui sortent les gens de prison ? », s’est interrogé le parlementaire devant son auditoire.
Pour finir, il a donc indiqué que son vote pour le NON ne saurait être perçu comme un rejet du Président de la Transition, mais seulement comme une nécessité de placer la Nation immortelle au-dessus des hommes mortels. « Mon NON à cette Constitution n’est pas le rejet du Président, non, parce que la Constitution on ne la fait pas à la dimension d’un individu. La Constitution, on se projette pour le pays. Le Gabon est un pays immortel, à ne pas confondre avec un homme mortel », a conclu Jean Rémy Yama sur les raisons de sa désapprobation du projet de la future Constitution.
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Des déclarations et un constat qui ont le mérite d’être clairs tant ils montrent de façon flagrante la singularité de ce projet constitutionnel écrit pour créer un dictateur en puissance en créant un monarque républicain et un autocrate de droit. Ce que Jean Rémy Yama et ses collègues ne veulent pas pour le Gabon de demain.