Libreville, le 26 novembre 2024 – (Dépêches 241). Le Collectif des Résidents d’Itambi Yoko (CRIY), un village impacté par le projet de construction de la voie de contournement du Grand Libreville, est de nouveau monté au créneau ce weekend, à la suite de la descente d’un supposé émissaire du CTRI avec du matériel et des engins lourds, à l’effet de procéder à des travaux de terrassement et d’aménagement qui permettront le passage de la voie de contournement. Si les riverains ne s’opposent nullement à la réalisation de cette voie, facteur de développement, ils récusent fortement les méthodes utilisées pour les faire partir, lesquelles semblent les conduire vers une expropriation illégale de leurs terres.
Le projet de réalisation de la voie de contournement du Grand Libreville continue de susciter de vives tensions entre les supposées entreprises adjudicataires et les populations des villages fortement impactés par ledit projet. C’était encore le cas le weekend écoulé, avec les populations du village Itambi Yoko qui ont dû réquisitionner les engins d’un sujet libanais, prétendu émissaire du CTRI. En effet, dans la matinée de samedi 23 novembre, les riverains ont vu arriver sur leurs terres un homme avec des engins lourds, afin de procéder à un déguerpissement.
Toute chose qui a plongé dans le désarroi les populations qui continuaient d’attendre l’opération d’indemnisation préalable à tout commencement de travaux marquant l’action d’expropriation et une convention formelle entre cet individu et l’Etat gabonais l’autorisant à effectuer ces travaux d’envergure, comme cela avait été promis par le Gouverneur de la province de l’Estuaire, en octobre dernier. En lieu et place de cela, c’est plutôt une démarche unilatérale qui serait proposée aux populations d’Itambi Yoko, les plaçant sur le fait accompli c’est-à-dire une expropriation semble-t-il illégale.
Les populations d’Itambi Yoko souhaitent simplement que leurs droits soient respectées et leurs activités préservées
Dans une récente correspondance adressée aux nouvelles autorités du pays, notamment au Premier ministre de la Transition, le Collectif des Résidents d’Itambi Yoko (CRIY), a clairement fait savoir ses intentions. « Tout en saluant le projet d’autoroute, vecteur de développement, nous demandons que la ZUV soit préservée, afin de continuer nos activités ou d’être inclus dans le nouveau lotissement », a-t-on pu lire dans leur correspondance datée du 20 novembre dernier.
Une action qui n’est pas sans rappeler celle d’un autre collectif, celui de l’Association des Filles et Fils d’Ayémé-Maritime (AFFAM), qui a dernièrement esté en justice l’entreprise Burkinabé Ebomaf, toujours dans le cadre de la réalisation des travaux de la voie de contournement du Grand Libreville. Les nouvelles autorités du pays gagneraient à faire la lumière sur ces dossiers, au risque de faire grandir les tensions entre les populations riveraines des villages impactés par ce projet et les entreprises affectées à la réalisation de celui-ci.