
Libreville, le 24 décembre 2024 – (Dépêches 241). Depuis quelques jours, un nouveau drame tient en émoi l’opinion au Gabon: c’est la mort dans des conditions inhumaines du jeune militaire Johan Bounda détaché auprès du Général Jean Martin Ossima Ndong qui, selon plusieurs sources concordantes, aurait été torturé au sein de la Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire, communément appelée B2, pour des faits supposés de vol.
Vendredi 20 décembre dernier, Johan Bounda, un jeune militaire gabonais appartenant au corps de la Marine Nationale est retrouvé mort par ses collègues, le corps lacéré d’hématomes, au sein de la morgue de l’hôpital militaire du PK9. Une découverte qui a rapidement provoqué une vague d’indignation dans l’opinion, au regard des motifs avancés et des conditions particulièrement barbares dans lesquelles il aurait rencontré la mort.
Selon plusieurs sources, le nommé Johan Bounda était détaché et en faction chez un hiérarque du Ministère de la Défense Nationale, le Général Jean Martin Ossima Ndong. Constatant un vol d’argent et de bijoux, le Général aurait fait arrêter sans enquêtes préliminaires les militaires, pour ensuite demander qu’ils soient entendus au B2 pour dire où ils auraient dissimulé leur butin.
Cette situation qui aurait pu être évitée à travers le suivi d’une procédure judiciaire normale s’est malheureusement terminée en drame et remet au goût du jour les violences perpétrées par les forces armées gabonaises depuis leur arrivée au pouvoir en 2023, lesquelles se traduisent quelquefois par des pertes en vies humaines. Sur les photos de la dépouille parvenues à notre rédaction, on peut y voir des traces de brûlures, des hématomes et des grossières entailles sur le corps.
Des images qui donnent froid dans le dos et qui jettent l’épouvante au sein de la Transition; où les militaires considérés comme des héros au soir du 30 août, n’inspirent que crainte, peur et méfiance auprès des populations. Et cette nouvelle affaire d’un compatriotes torturés au B2 et passés de vie à trépas, réveillent dans la mémoire des Gabonais des souvenirs noirs des pratiques propres au régime ancien duquel le CTRI était pourtant supposé nous libérer.