Gabon: Eddy Minang face à la pression d’une hiérarchie qui veut l’empêcher de dire le droit dans l’affaire HPO ? 

L’étau se resserre autour du Procureur Général dont la position est attendue dans l’affaire HPO © DR

Libreville, le 3 mars 2025 – (Dépêches 241). Plusieurs jours après le transfert de l’inédit et exceptionnel dossier Opiangah à la chambre d’accusation, le procureur général Eddy Minang est au centre des projecteurs. Si l’homme est connu pour sa droiture et son professionnalisme, le dossier hautement politique qu’il tient entre ses mains le soumet à une pression particulière, celle du politique et de laquelle il devra désormais se départir. 

Au sein des rustres bureaux du Palais de justice se joue peut être l’avenir, le crédit et la restauration de la justice Gabonaise. Et paradoxalement, c’est un homme, Hervé Patrick Opiangah jadis souffre douleur injuste des maux du régime ancien qui se trouve être l’instrument choisi pour mettre en œuvre cette restauration dont le procureur général Eddy Minang devrait donner l’issue finale. 

Affaire hautement politique, Eddy Minang devra faire face aux pressions politiques qui sans doute vont essayer d’interférer et influencer la posture qu’il doit prendre dans ce dossier dont l’illégalité d’une gravité inouïe divise aujourd’hui la justice. D’un côté, les magistrats tels que Bruno Obiang Mve, et la doyenne des juges d’instruction Bouenetse Flore Nathalie, qui ont fait le choix de traîner l’institution dans la boue en cautionnant et justifiant le mensonge et la parjure. De l’autre côté, le Synamag bien décidé à redonner à la justice ses lettres de noblesse en se battant pour une justice indépendante et impartiale. 

De ces deux courants, lequel choisira Eddy Minang, mais surtout sa hiérarchie va-t-elle le laisser faire son travail et dire le droit ? C’est la question en bon droit que se posent de nombreux compatriotes qui suivent avec une particulière attention cette affaire. Des compatriotes qui demandent que la justice fasse son travail avec impartialité. Une impartialité qui ne peut se traduire que par un non lieu au regard de l’absence d’infraction, de victime, de preuve ou d’élément matériel. Car si le procureur de la République Bruno Obiang Mve et la doyenne des juges d’instruction se sont compromis avant d’être dessaisi du dossier, la tutelle et le Conseil supérieur de la magistrature restent les seuls institutions susceptibles d’influencer la position du procureur général Eddy Minang. 

Au regard du caractère politique de l’affaire, il paraît évident que le président de la Transition, Chef de l’Etat qui est du reste président du Conseil supérieur de la Magistrature, par son silence, semble s’accommoder et tirer profit de cette situation. Doit-on la rappeler, les ennuis judiciaires de l’ancien ministre des Mines ont commencé après une déclaration politique au terme de laquelle il a appelé à voter NON pour le référendum. 

Le silence du président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Brice Clotaire Oligui porte tous les atours d’un silence complice. Une attitude aux antipodes de ses dernières déclarations pendant laquelle il a moults fois appelé au respect des textes, à l’indépendance et l’impartialité de la justice. Nul ne peut en effet comprendre que bien que sa volonté de voir un état de droit soit galvaudée, le président de la Transition ne dit mot. Et comme dit un adage populaire « Qui ne dit mot consent ». Eddy Minang saura-t-il se départir de cette réalité politique ? La question reste entière.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*