
Libreville, le 14 mars 2025 – (Dépêches 241). Présent sur sa table depuis 2 semaines, le dossier exceptionnellement vide d’Hervé Patrick Opiangah tarde toujours à être transféré à la chambre d’accusation par le Procureur Général Eddy Minang, étrangement passif dans une action qui aurait relevé de la simple formalité au regard de la vacuité du dossier et des vices de procédure flagrants qui entourent cette affaire. Une attitude qui interroge, et qui laisse planer l’idée extrêmement grave, d’une éventuelle tentative par un magistrat assermenté, de prise en otage d’un dossier ainsi que l’avenir d’un homme y compris de milliers de compatriotes assujettis à cette décision de justice.
En droit, il est une infraction criminelle sévèrement punie, en raison de ce que sa constitution porte atteinte à la manifestation de la vérité et donc de la justice, qui dans une Nation respectable, constitue l’un des piliers de la société: il s’agit de l’entrave à la Justice. L’entrave à la Justice est une infraction pénale qui consiste volontairement à tenter « d’entraver, de détourner ou de contrecarrer le cours de la justice ». Pour parler prosaïquement, il s’agit de gêner, faire obstacle à la bonne administration de la justice et ce, intentionnellement.
L’infraction d’entrave à la justice, c’est ce avec quoi semble flirter actuellement le Procureur Général Eddy Minang dans l’affaire Opiangah, où ce magistrat dont on aurait pas souhaité mettre en doute sa probité, tend à se vautrer dans un pourrissement insidieux, en ce qu’il tarde de façon inexplicable, à transférer le dossier à la chambre d’accusation. « L’actus reus », qui est l’élément matériel de l’infraction précitée, est la conduite qui a tendance à adopter une attitude de nature à entraver ou retarder la manifestation de la vérité dans une affaire judiciaire.
« La mens rea » qui est l’élément moral est l’intention spécifique d’adopter une conduite qui entrave le cours de la justice. Depuis que le dossier a été transféré à la Cour d’Appel et laissé entre les mains du Procureur Général Eddy Minang, rien ne bouge et ce depuis deux semaines. Le magistrat se permet même le luxe d’un voyage à l’extérieur du pays en abandonnant dans ses tiroirs un dossier qu’il aurait vidé avec célérité, si tant est qu’il était de bonne foi, conscient du fait que qu’il s’agisse là d’une grossière machination politico-judiciaire.
Tout se passe comme si le Procureur général essaie de gagner du temps, pour on ne sait qui et à quelle fin. Sinon comment comprendre qu’un magistrat qui se veut sérieux tarde à donner son réquisitoire dans un dossier pénal sans aucune plainte préalable ayant justifié le déclenchement de l’action publique, sans victime, sans infraction, infesté de plusieurs vices de procédure.
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Un dossier dans lequel, un Procureur de la République s’est vautré dans la parjure et la falsification des actes juridiques en indiquant qu’une plainte avait été déposée le 14 novembre 2024 alors qu’il n’en était rien. Un dossier dans lequel, la justice a agi en illégalité et en parfaite iniquité les 20, 21, 22, 23, 24 et 25 novembre avant, dans une dernière perfidie, d’instrumentaliser Dame Lucie Biloghe, en l’incitant à déposer une plainte le 25 novembre et donc postérieurement au déclenchement de l’action publique.
Finalement, les magistrats gabonais, du moins ceux qui sont intervenus dans l’affaire, seraient-ils donc tous débauchés et décadents ? Après Bruno Obiang Mve, la doyenne des Juges Bouenetse Flore Nathalie, Eddy Minang veut-il s’ajouter à la liste de ces praticiens du droit non pénétrés de la volonté de dire le droit ? Eddy Minang ne sait-il pas que bien que magistrat il est un justiciable comme tout autre citoyen ? De qui répondent-ils ? Sont-ils vraiment sous la pression supposée d’une hiérarchie, où ont-ils simplement décidé de tordre volontairement le cou au droit, en espérant s’attirer les faveurs du Prince ?
À ces questions, l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) ainsi que les 6000 compatriotes des entreprises de la Holding HPO & Associés se les posent avec gravité et acuité. « La démarche de l’UDIS est mue par la volonté de porter sur la place publique ce scandale juridico-politique qui entache gravement l’image et l’honneur de notre République, en Transition vers l’ordre Constitutionnel. L’action ou le silence des uns et des autres, renseignera l’opinion nationale et internationale sur leur attachement respectif aux valeurs de Démocratie, de Justice et de Paix », a déclaré la formation politique fondée par Hervé Patrick Opiangah.
Et pour finir, en paraphrasant l’UDIS, l’action ou l’inertie d’Eddy Minang dans ce dossier renseignera l’opinion, les autres magistrats, le Gabon et l’histoire de la probité, de la moralité de ce magistrat dont on attend lui qu’il fasse ce pourquoi il prêté serment. Dire le DROIT au NOM DU PEUPLE GABONAIS.