Libreville le 17 Février 2022 – (Dépêches 241). Pour tenter de faire oublier les savates humiliantes données par le Copil citoyen au Copil gouvernemental qui a quasiment disparu des écrans radars, les moralisateurs voleurs ont monté de toutes pièces l’affaire de la pédophilie dans le monde du football gabonais.
Durant des semaines, cette affaire a fait la une des journaux et des réseaux sociaux. Il a fallu attendre la fin de la CAN 2021 pour constater qu’en réalité on était face à un leurre qui visait tout simplement à déconcentrer l’opinion publique sur les réalités essentielles et existentielles du pays. Si non, où sont à ce jour les fameux dix-huit noms des personnalités du monde du football abonnées à la pédophilie que Romain Molina aurait recensé?
C’est la preuve, s’il en fallait une, que les objectifs du peuple et ceux qui ont remué cette merde n’étaient pas les mêmes. Les gabonais dans leur plus grande majorité se sont indignés et ont souhaité voir plus clair dans cette affaire. Or, les commanditaires de ce scandale n’avaient que pour seul objectif de salir quelques responsables du monde du football dont la tête ne leur revenait pas. C’est pourquoi le silence règne depuis lors tandis que le problème reste entier.
Romain Molina qui a accusé Serge Ahmed Mombo de pédophilie disait détenir des preuves suffisantes et concrètes pour l’accabler. De retour au Gabon, interpellé à sa descente d’avion, l’intendant de l’équipe nationale a été entendu sur cette affaire qui s’est soldée par un retour paisible chez lui. Finalement sur quoi reposait les affirmations de Romain Molina? Quelle est la crédibilité de ses déclarations? A-t-il réellement fait des enquêtes ? Si oui, où, quand et comment ? Qu’on arrête ce cinéma, les Gabonais n’ont pas tous la tête déchirée.
Après l’échec de la stratégie du leurre servie par le canal de Romain Molina, on nous sort une autre qui affirmerait que l’ancien directeur général de la SEEG serait parti avec deux milliards de francs XAF. Comment est-ce possible avec tous les postes de contrôle qu’on enregistre sur la route menant au Woleu-Ntem? Or, dans le même temps, une information aux allures de bombe nous explique pourquoi l’ancien directeur général a été viré et ce qui justifierait la cabale organisée contre lui.
On se souvient tous du procès qui avait été fait à Veolia quant à la qualité de ses services en eau et en électricité au peuple gabonais. Veolia parti, on a tous cru que les services de la SEEG seront de meilleures qualités. La réalité nous montre tous les jours qu’il n’en est rien. L’eau reste une denrée rare quand l’électricité est désormais un produit de luxe.
L’information qu’on tente de dissimuler sous le couvercle de cet acharnement médiatique est l’achat, par la SEEG, d’un bâtiment de plus de huit milliards de francs XAF. Les questions à se poser sont: (1) le directeur général sortant a-t-il émis des réserves quant à cette acquisition? La cabale médiatique subie nous fait dire que certainement. (2) Était-ce une priorité pour la SEEG? A entendre le syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et l’électricité (SYNTEE), on peut dire que non. (3) A qui appartiendrait ce bâtiment acheté par la SEEG ?
Au groupe GSEZ. Encore un conflit d’intérêts quand on sait qui se cache derrière cette nébuleuse après le scandale l’ayant accablé d’avoir empoché près de 5 milliards de francs pour on ne sait quel service rendu dans le cadre de la lutte contre le covid-19.
Enfin, le juge français vient de donner le ton en convoquant l’infographe aux complexes multiples dans le cadre de la détention arbitraire des frères Laccruche Alihanga. Au lieu d’y voir un moyen de corriger une faute condamnée par l’ONU, c’est un torse imberbe qui est présenté à la France en guise de riposte et de menace. Encore une attitude épidermique et irresponsable.
Autant l’exécutif et le législatif se sont disqualifiés aux yeux de l’opinion publique, autant le judiciaire est en train d’enterrer son once de crédibilité. Finalement l’État est mort au Gabon à défaut de dire que le Gabon est sans État. Une pâle copie de Vichy sous l’occupation. Plus que jamais, la résistance refusera toute stratégie du leurre. Seuls l’essentiel et la vigilance guideront désormais.
Par Télesphore Obame Ngomo