Port du masque: Une obligation en inadéquation avec la réalité

Les populations gabonaises ne trouvent plus d’intérêt à mettre le masque ©DR

Libreville le 28 Février 2022 – ( Dépêches 241). Imposé au plus fort de la crise de la covid-19 par le gouvernement, le port du masque, un temps obligatoire, est depuis plusieurs mois négligé voire non appliqué par les populations. Une transgression qui ne s’accompagne nécessairement pas d’une hausse des contaminations à la Covid-19 et qui ne semble pas non plus émouvoir le gouvernement. Un fait qui en outre crédibilise l’idée d’une levée des mesures gouvernementales telles qu’appelés de tous les vœux par les Gabonais. 

Le port du masque ne semble être depuis quelques mois qu’une veine et facétieuse mesure gouvernementale car, n’existant que sur la forme depuis la fin d’année 2021 et surtout depuis le début de l’année 2022. C’est un fait, très peu de Gabonais portent encore le masque dans les rues du Grand Libreville. Ce qui naguère au plus fort de la crise sanitaire en mars 2020 se faisait de façon naturelle et consciente, s’est depuis transformé en contrainte parce que recommandé pour la forme dans les administrations et établissements privés. 

Dans la rue soumise à aucune contrainte, les populations se baladent en arborant le masque qui a la main, qui au front, qui au menton pour certains. Pour d’autres, soit ils n’en possèdent pas, soit il est fourré dans la poche ou dans le sac. A la question de savoir pourquoi une telle attitude, le ras le bol reste majoritairement la raison de cette transgression d’une mesure qu’ils considèrent illégitime pour beaucoup. 

« Deux ans que tout est bloqué en raison de cette foutue crise qui ne n’explique plus. Les contaminations sont en baisse, les autres pays africains ont tout déconfiné mais le Gabon qui a inventé la Covid-19 maintient l’État d’urgence. Ne plus , porter le masque c’est notre façon à nous de faire comprendre au gouvernement que nous sommes passés à autre chose », peste une riveraine. 

Même configuration chez un autre compatriote, qui estime que la raison pour laquelle le gouvernement s’obstine à maintenir l’état d’urgence est tout autre que sanitaire. « Aujourd’hui la raison du maintien de ces mesures n’a rien de sanitaire. Le gouvernement est en quête d’autres choses, peut-être des fonds des organismes internationaux mais entre-temps, leurs mesures nous étouffent et le non port du masque est une façon pour nous de nous libérer de cet étranglement », a-t-il dénoncé. 

Adopté par arrêté n°0020/MS/MI du 20 avril 2020, le port obligatoire du masque dans les lieux publics pendant la durée de l’état d’urgence lié à la COVID-19 est une mesure qui donnait notamment lieu à des sanctions pour les contrevenants pris en flagrant délit de non port de masque dans les structures accueillant du public, sur la voie publique ou même dans les véhicules de particuliers ou de transport en commun. 

Une mesure très peu ou sinon presque jamais appliquée dont le rejet doit inviter les autorités à réviser la position à l’heure où Guy Patrick Obiang tente désespérément de faire proroger l’État d’urgence sanitaire. 

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