Santé: 16 cliniques mobiles payées par l’Etat mais jamais livrées, où en sommes nous ?

Denise Mekam’ne ministre de la Santé en ce temps doit faire toute la lumière sur cette affaire qui porte tous les atours d’un grossier détournement ©DR

Libreville, le 23 mars 2022 – ( Dépêches 241). Les révélations par le Task Force sur la dette intérieure faisant état des détournements de plusieurs milliards de francs Fca nées de la non livraison des plusieurs cliniques mobiles pourtant payées par l’Etat n’ont étrangement pas fait bouger les lignes. Mieux Denise Mekam’ne citée dans l’affaire en sa qualité de ministre de la Santé de l’époque ne s’est jamais expliquée sur la question, tout comme Francis Nkea Nzingue ne s’est à ce jour jamais saisi de l’affaire alors qu’il avait annoncé « la fin de la récréation » pour toutes les affaires aux relents de corruption et de surfacturation.  

Le quotidien L’Union dans sa livraison du 11 novembre 2021 indiquait que des camions à conteneurs médicalisés avaient été facturés 150 millions de fcfa l’unité. Soit un total de 3 milliards de fcfa pour les 20 engins alors que dans les faits lesdites cliniques mobiles ne sont vendues qu’ à 4o millions. En somme, les 20 cliniques mobiles auraient coûté 800 millions à l’Etat gabonais. Un montant loin des 3 milliards facturés par le ministère de Denise Mekam’ne. Selon la Task Force sur la dette intérieure instaurée en juin 2020, il semblerait que l’on soit concernant cette affaire, dans un vaste réseau de surfacturation et de détournement des deniers publics. 

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Seulement depuis ces révélations vieilles de plusieurs mois, aucune action concrète n’a été entreprise pour faire la lumière sur ces faits avérés de détournement et de corruption dénoncés par le Chef de l’Etat. « Il est capital pour notre Nation d’en finir une fois pour toute avec la corruption qui gangrène nos institutions » avait déclaré Ali Bongo Ondimba. Une gangrène qui entrave le développement économique du Gabon, compromet la démocratie ainsi que la justice sociale et l’Etat de droit. 

Assourdissant surtout est le silence de Francis Nkea Ndzigue, celui choisi par le numéro un Gabonais pour endiguer ce phénomène. Une posture aux antipodes du discours qu’il tenait quand il écumait les ministères pour sensibiliser sur la lutte contre la corruption. « Une part de responsabilité en revient à une trop faible mobilisation de l’ensemble des acteurs de la vie publique qui semblent ne pas avoir pris suffisamment la mesure des dommages causés par l’impunité dont jouissent les corrupteurs et les corrompus », a-t-il indiqué. 

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De là à se poser la question de savoir si Francis Nkea Ndzigue a pris la mesure de ce phénomène dont il a pourtant juré être résolu à y mettre un terme. Manifestement non, vu que ni Denise Mekam’ne qui vient d’être maintenue au gouvernement, ni les responsables du ministère de la Santé de l’époque, sauf erreur, n’ont donné des explications sur cette affaire de détournement de 16 cliniques mobiles. 

On pensait de la Task Force sur la dette intérieure initiée depuis le palais et placée sous l’autorité du coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, qu’elle avait un certains poids, une certaine légitimé et surtout qu’elle avait entre autre pour visée d’après le décret présidentiel pris le 24 juin 2020 par le Chef de l’Etat, de déceler les contorsions financières, les détournements et les surfacturations. Les détournements et les surfacturations c’est ce dont il est justement question dans l’affaire des 20 cliniques mobiles payées par l’Etat mais dont 4 seulement ont été livrées et qui à ce jour n’a toujours pas été élucidées.

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Pour rappel, l’arrivée de ces cliniques mobiles avait été annoncée par le président de la République Ali Bongo Ondimba lors de son adresse à la nation du 31 décembre 2017. L’objectif était  que ces engins dotés d’une technologie de pointe  sillonnent les 9 provinces du Gabon rendant ainsi accessible l’offre de soin aux populations de l’arrière pays. 

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