Gabon: Bilie-by-Nze traqué, Franck Nguema reçu en grande pompe dans la résistance hostile au pouvoir d’Ali Bongo

Le ministre Franck Nguéma en sécurité proche du résistant opposant Messir Nnah Ndong © DR

Libreville le 11 juillet 2022 – ( Dépêches 241). Approche insolite et ubuesque que celle de Franck Nguema, membre du gouvernement, soutien supposé du numéro un Gabonais au regard du militantisme ostentatoire à l’endroit de ce dernier. Pendant qu’Alain Claude Bilie-By-Nze, ministre de l’Eau et l’Énergie est traqué par la résistance en Europe pour son appartenance au cercle du pouvoir, Franck Nguéma, s’affiche et fait « copain-coquin » avec ceux là qui exècrent Ali Bongo Ondimba, critiquant vertement, l’injure et la médisance comme argument, le pouvoir du locataire du Palais du Bord de Mer.  

La duplicité et la tartuferie ont manifestement encore de beaux jours dans le gouvernement Ossouka Raponda et plus globalement au sein même du régime d’Ali Bongo Ondimba, lequel manifestement, semble n’avoir tiré aucun enseignement de ses précédentes années d’exercice du pouvoir. Alors qu’il lui est souvent fait – et ce à raison – un procès d’intention sur la qualité et le choix de ses collaborateurs, le numéro un gabonais devrait une énième fois se heurter à cet écueil, au regard des tribulations de son ministre des Sports, « L’hypocrite en Chef », Franck Nguema. 

Depuis le week-end écoulé, la toile est en émoi à la vue d’une photo du ministre Franck Nguema posant fièrement, gaillardement, aux côtés du prolixe activiste et opposant farouche au pouvoir de Libreville, Messir Nnah Ndong, à l’occasion du mariage celui-ci. Un événement qui, on le présume, a réuni une bonne brochette d’activistes acerbes au régime de Libreville et ses composants. Il va de soi, que des liens étroits, et des garanties particulièrement solides soient un préalable, pour se retrouver dans un tel environnement sans être inquiété ou agressé verbalement. Ce encore plus dans la posture de Franck Nguema, lequel apparaît plutôt en confiance, l’esprit apaisé, quand on a en mémoire le sort réservé dans la diaspora, à tous les ministres et proches collaborateurs du président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. 

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Assez important pour le souligner, les exemples des collaborateurs d’Ali Bongo humiliés et agressés par la résistance ne manquent pas. Ils sont même foisonnants. Petits rappels, de faits les plus marquants. Il y a 5 ans, feu Edouard Valentin et l’ancien ministre Crépin Gwodock à Paris, étaient pris à partie par des activistes du même giron et de la même idéologie que Messir Nnah Ndong. Dans le même sillage, ce fut au tour de Pacôme Moubelet alors ministre des Affaires étrangères de l’époque d’être apostrophé à l’aéroport Roissy Charles de Gaulles, invectivé, traité d’assassin par les même activistes. Tout le monde a encore en mémoire l’agression subie par l’ancien directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Martin Boguikouma en compagnie de Guy Rossatanga par d’autres activistes de New-York.

Récemment, c’est le ministre de l’Eau, de l’Energie et des Ressources Hydrauliques qui est revenu sur le débat relatif à la traque des proches d’Ali Bongo dans la diaspora après en avoir fait les frais en Belgique. Débat qu’il a exhumé de façon un peu particulière. « Ce qui s’est fait en Belgique ne vient pas de l’opposition. Et ces deux individus qui sont partis de Paris pour Bruxelles ont été envoyés par des gens qui sont avec moi, dans le même parti politique que moi, dans le même camp politique que moi pour des raisons qui leur sont propres. Et je sais qui a fait cela », a-t-il déclaré.

Ces déclarations du ministre d’Etat au delà du fait qu’elles consacrent la présence au sein du camp d’Ali Bongo de guéguerre intestines, mettent en lumière un fait. La perméabilité ou les liaisons dangereuses entre le pouvoir en place au Gabon et certaines figures de proue de la résistance en France. Mieux, le timing de ces déclarations d’Alain Claude Bilie-by-Nze et la présence de Franck Nguema dans l’hexagone ont de quoi intriguer. Et si le natif de l’Ogooué Ivindo avait donné là une indication sur le « coallabo » des résistants contre le pouvoir de Libreville ? 

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Sinon de quelle immunité, de quelle exemption jouit le ministre Franck Nguema au sein de la diaspora pour être accueilli en « frère d’arme » avec les honneurs au sein d’une résistance qui traque, poursuit et ostracise tous les proches collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba ? Par quoi peut s’expliquer la présence d’un Ministre en fonction, en l’occurrence M. Franck Nguema, en charge du département des sports, au mariage de l’activiste Messir Nnah Ndong ? Franck Nguema a t-il été envoyé par Ali Bongo pour débaucher l’activiste dans le principe de la continuité de sa main tendue à l’opposition ?

Disons le sans ambages, Franck Nguema est-il de mèche avec la résistance hostile à Ali Bongo ? Sinon par quel extraordinaire, Franck Nguema, « choriste » patenté d’Ali Bongo Ondimba, a-t-il pu s’afficher aujourd’hui, sans pudeur aucune, avec un des activistes les plus virulents de la diaspora contre le régime dont il fait partie ? Un activiste qui, de façon répétitive, a outragé la fonction suprême de président de la République, en déclarant, au plus fort de l’accident vasculaire du Chef de l’Etat, qu’« Ali Bongo est mort ». Un opposant qui poussant le vice à son paroxysme, a fait prospérer l’idée d’un « sosie, d’un mort-vivant » installé au Palais du bord de mer, dirigeant le Gabon. 

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Jamais l’homme n’avait porté de façon aussi pertinente le nom « hypocrite en Chef » qu’il s’était lui-même cyniquement affublé, au détour d’un de ses innombrables dérapages. Si les Gabonais et en particulier le premier d’entre eux, Ali Bongo Ondimba cherchaient une preuve de la duplicité du trublion Franck Nguema, ils l’ont grandeur nature dans cette image éloquente des fréquentations du natif de Medouneu. « Une image qui vaut mille mots » et qui surtout, doit interpeller sur son soutien à l’endroit d’Ali Bongo Ondimba dont les déclarations tapageuses, aux relents de laquais, pourraient en réalité être infestées de gracieusetés hypocrites.

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