Dissolution du ministère des TP: Bounda Balonzi, le bouc émissaire de l’échec d’Ossouka Raponda

Léon Armel Bounda Balonzi a-t-il été sacrifié sur l’autel de l’échec d’Ossouka Raponda ? © DR

Libreville, le 14 septembre 2022-(Dépêches 245). La dissolution du Ministère des Travaux Publics (TP) le 12 septembre, n’a pas laissé de marbre une partie de l’opinion manifestement alerte sur les manœuvres de l’exécutif. Pour beaucoup, l’ancien ministre Léon Armel Bounda Balonzi n’est que le bouc émissaire de l’échec de la politique d’Ossouka Raponda.

À la surprise générale, au soir du 12 septembre 2022, le Premier Ministre Ossouka Raponda, sur instruction du Chef de l’État Ali Bongo Ondimba, a annoncé la dissolution du Ministère des Travaux Publics. Telle une victime expiatoire, Armel Bonda Balonzi a été limogé sans ménagement. Une humiliation pour celui  qui a fait son entrée au Gouvernement en décembre 2019 en héritant d’un Ministère labyrinthique, puisqu’il gère à la fois les Transports, l’Équipement, les Infrastructures et de l’Habitat, puis les Travaux Publics dès novembre 2020.

Sur les antennes de la télévision publique nationale, la locataire de la Primature pointe une lenteur dans la conduite des travaux qui aurait suffi à irriter le chef de l’État. « compte tenu des très nombreuses récriminations des populations, concernant forte dégradation des voiries urbaines de notre pays, le la Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, exprime sa colère par rapport aux lenteurs, constamment observées et dénoncées par lui, dans la réhabilitation du réseau routier national», tente-t-elle de se justifier. 

C’est une fuite en avant, affirment certains observateurs. « Le Ministère des TP avait-il les budgets pour leur action ?» s’interroge l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima dans une diatribe publiée sur sa page Facebook. Ce dernier établit dans le même temps un parallèle entre les mauvais résultats attribués aux ministres des Travaux Publics et la lenteur des décaissements qui entrave la bonne exécution des travaux. « Chacun notera que depuis Myboto, les ministres des Travaux Publics se sont toujours vus attribuer les mauvais résultats dans le domaine des routes, voiries etc. mais personne n’a jamais clairement établi le parallèle entre les sommes qui ont été votées et les sommes décaissées dans la même année au profit de ce ministère.» a-t-il rappelé. 

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Au regard de cet étalage, Raymond Ndong Sima se donne  des raisons de penser que:  « la suppression du ministère des Travaux Publics, illustre parfaitement cette manœuvre d’évitement destinée à désigner un bouc émissaire à l’échec des politiques décidées. » a-t-il martelé. En première ligne dans la  promotion de la bonne gouvernance, Marc Ona Essangui, l’un des contradicteurs les plus redoutés du gouvernement, voit en cette dissolution du Ministère des TP, une logique deux poids deux mesures. Rappelant que l’Agence nationale des Grands Travaux (ANGT) a été dissoute et avec, elle plusieurs milliards ont été engloutis sans que personne  ne rende des comptes. « Toujours dans la logique du bouc émissaire. Où sont passés les milliards engloutis dans l’ANGT ? On a dissout cette agence sans audit avec un PCA au sommet de l’Etat. Aujourd’hui on accuse les TP, quid de l’ANGT ? », tance-t-il.

Dans la même veine, le prix Goldman 2009, la cinquantaine passée, refuse de se faire surprendre par les manœuvres du pouvoir qu’il croit maîtriser sur le bout des ongles. « Présidentielles 2023 à l’horizon, grandes annonces et fausses promesses comme d’habitude et au bout les détournements massifs des fonds et des arrestations des boucs émissaires. Mais les principaux acteurs de ce cirque ne sont pas inquiétés. Du déjà vu », a-t-il conclu.

Rappelons qu’à l’issue d’un remaniement technique le 09 septembre 2020, Armel Bonda Balonzi a été amputé du ministère de l’Habitat afin de se focaliser sur celui des Travaux Publics. Était-ce là déjà les signes prémonitoires d’une chute vertigineuse. Qu’à cela ne tienne, tout le monde s’accorde à dire que Léon Armel Bounda Balonzi a été sacrifié sur l’autel de l’échec cuisant d’Ossouka Raponda dit la Reine des Mpongwè.    

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