Népotisme: quand Oligui Nguema « donne bouche » aux PDGistes en reproduisant ce pourquoi il les a déposés 

Le président de la République par ses actions donne raison à ses pourfendeurs qui pensent avec conviction que la transition sera un échec ©Dépêches241

Libreville, le 21 Juin 2024 – (Dépêches 241). Alors que de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise étaient très optimistes à l’idée de voir les militaires accéder au pouvoir, d’autres, au contraire, tiraient la sonnette d’alarme sur la trajectoire que prenait la Transition en cours au Gabon, au regard des nominations et promotions au parfum de népotisme ainsi qu’aux relents fort claniques et  familiaux, vigoureusement décriés sous le régime Bongo-PDG fraîchement tombé. L’actualité récente impliquant deux frères du Président de la Transition dans des faits supposés de malversations financières, donne raison aux PDGistes, qui ont fait tôt d’arguer que le CTRI n’est ni plus ni moins qu’une imposture qui fera pas mieux que l’ancien régime.

Alors que le pays tente de se relever après 14 ans de gouvernance chaotique et de convulsion politique liées au  système Bongo-PDG, alors que les Gabonaises et les Gabonais sont essaient à nouveau en leur corps défendant de nouer un nouveau lien avec les dirigeants actuels, voilà qu’un scandale impliquant deux frères du Président de la Transition se fait jour. En effet, depuis 2 jours, l’actualité est dominée par des faits supposés de malversations financières, mêlant directement deux frères du Chef de l’État. 

Une situation, qui si elle se confirme, donnerait raison aux PDGistes, notamment à leur Patron Ali Bongo Ondimba, qui lors d’une récente interview donnée à Jeune Afrique, mettait au défi le CTRI de faire mieux qu’eux. « Je n’ai pas dirigé ce pays seul. Certains de ceux qui sont aux affaires aujourd’hui et qui me vilipendent ont travaillé avec moi. N’ont-ils rien à se reprocher ? Les Bongo sont responsables de toutes les vicissitudes du Gabon ? Très bien, nous verrons s’ils feront mieux », avait-il laissé entendre chez nos confrères de Jeune Afrique. 

Dans la même veine, Alain Claude Bilie-bi-Nze ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, un des pourfendeurs les plus virulents du CTRI avait déclaré sur les antennes de TV5 Monde au regard des agissements des militaires au pouvoir que « Nous sommes partis demain pour avoir le pire de ce que nous avons eu hier ». 

Un capital sympathie de plus en plus entamé 

S’il est vrai qu’Aurélien Mintsa-Mi-Nguema et Pierre Bibang-Bi-Nguema, tous deux frères cadets du Président de la Transition et impliqués dans des affaires supposées de malversations financières, continuent de bénéficier de la présomption d’innocence, il reste que les faits qui leur sont reprochés sont d’une extrême gravité, car ils ruineraient les efforts du Chef d’État qui tente de donner une nouvelle image du Gabon, que celle d’un pays où règnent les détournements de deniers publics et blanchiment de capitaux. 

Pire, elle rendrait le Président de la République, Chef de l’Etat, victime de ses propres turpitudes en ce que comme les hiérarques du PDG, il s’est vautré dans le népotisme en nommant des membres de sa famille à des fonctions de haute responsabilité. Une inclinaison et une assuétude qui s’est une nouvelle fois justifiée par la nomination en conseil des ministres de son grand frère Hugues Mfa Nguema en qualité de Directeur Général du contrôle Budgétaire

Loin de s’ériger en exemple, Oligui Nguema prête le flanc pour se battre en permettant à ceux qu’il a déposé de critiquer et décrédibiliser la Transition parce que s’étant lui même compromis en se refusant de s’ériger en exemple tel qu’il l’a promis à son arrivée au pouvoir. 

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