Scandale d’État WebCor ITP: le silence glaçant de la société civile autrefois très volubile sous Ali Bongo 

Nommés ça et là pour certains au sein du CTRI, ces acteurs autrefois très virulents contre les dérives du régime Bongo-PDG sont étrangement silencieux devant le scandale d’une gravité inouïe de Webcorp ITP © Dépêches 241

Libreville, le 5 août (Dépêches 241). Cooptés par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) au pouvoir depuis août 2023, plusieurs membres de la société civile gabonaise, très critiques sous le règne d’Ali Bongo Ondimba, se vautrent dans un mutisme ahurissant face pourtant à la recrudescence de nombreuses assuétudes dénoncées vigoureusement hier. C’est le cas aujourd’hui dans la scandaleuse affaire sous fond de haute trahison opposant l’État gabonais à la sulfureuse entreprise maltaise WebCor ITP, au sujet de la construction du Grand Marché de Libreville et de la plainte déposée par Hervé Patrick Opiangah. 

Pour rappel, le 8 juillet dernier, le citoyen Hervé Patrick Opiangah, assisté de son huissier de justice, a déposé une plainte contre X au Tribunal de Première instance de  Libreville, pour concussion, fraude fiscale et Haute Trahison à la suite d’un protocole transactionnel condamnant l’État à payer 66 milliards de francs CFA au profit de l’entreprise maltaise WebCor ITP, dans le cadre de la construction du Grand Marché de Libreville. Depuis, la presse nationale se fait l’écho de ce scandale d’une importance avérée, à l’effet d’informer l’opinion, mais aussi et surtout de conduire la justice à se saisir de l’affaire.

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Seulement, malgré le relais de cette information par la presse nationale depuis ce jour, au-delà même des détails glaçants apportés par le collectif des avocats du citoyen Hervé Patrick Opiangah, la société civile gabonaise dans sa majorité demeure silencieuse sur cette affaire qui revêt clairement les atours d’un grossier scandale d’État. Pas un syndicat, pas un groupement d’associations, encore moins une figure de proue de la société civile très acerbe sous Ali Bongo Ondimba n’a évoqué ce dossier.

Tout se passe comme si ces hommes et femmes de la société civile auraient perdu sous la Transition, leur verve d’antan qui les emmenait à dénoncer vigoureusement les dérives managériales sous Ali Bongo Ondimba. Extrêmement allergiques hier aux scandales liés à la corruption, à la concussion, aux détournements de deniers publics, au blanchiment de capitaux, plusieurs acteurs de la société civile observent muets aujourd’hui le scandale d’État d’une gravité inouïe relatif à l’affaire WebCor ITP dans laquelle des hauts commis de l’Etat en pleine période de transition sont accusés d’avoir conspiré contre leur pays. 

Le prix de la compromission ? 

On se demande où se trouve Geoffroy Foumboula Libeka, porte-parole du Copil Citoyen désormais 4e vice-président de l’Assemblée nationale de Transition naguère très porté vers la dénonciation des violations de la règle de droit et des détournements de fonds. Que font Georges Mpaga ou la très saillante Aminata Ondo ? Pourquoi Marcel Libama ne se fait-il pas entendre ? Que dit Marc Ona Essangui, personnalité centrale de la société civile aujourd’hui méconnaissable, silencieuse sur cette affaire mais déjà engagée dans une campagne en faveur du oui au Referendum pour un texte dont les Gabonais n’ont jamais pris connaissance. 

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A vrai dire, on pourrait penser que toutes les personnalités ne combattaient pas la mauvaise gouvernance, mais combattaient un homme, Ali Bongo Ondimba et sa cuisine interne. Sinon, on aurait du mal à comprendre qu’ils gardent le silence et font le mort devant un tel scandale qui montre clairement que l’État a été trahi. Un scandale au-dessus de tous ceux pour lesquels ils se sont offusqués sous le régime ancien mais qu’ils semblent désormais cautionner sous le régime Oligui Nguema-CTRI. 

Une attitude qui interpelle désormais l’opinion publique gabonaise, mais qui donne surtout une indication sur la nature, la personnalité ainsi que la moralité de certains compatriotes considérés naguère, peut être à tort comme leaders d’opinion et porte-voix de certains combats.

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