Affaire WebCor ITP: Komanda démis de ses fonctions, quid de Diane Moussounda Directrice Générale de l’AJE ?

La Directrice Générale de l’AJE, citée dans le scandale et ayant signé la protocole transactionnel qui a condamné la Gabon n’est toujours pas inquiétée © Montage Dépêches 241

Libreville, le 22 août 2024 (Dépêches 241). Le 14 août dernier, le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a présidé un Conseil Supérieur de la Magistrature au terme duquel d’importantes décisions ont été prises. Aussi, Jean Paul Komanda, Premier Président du Conseil d’État, cité dans le scandale Webcor ITP a-t-il été démis de ses fonctions. Cependant, si ce dernier a été relevé de son poste en raison de son implication supposée sur ce dossier, l’opinion s’interroge désormais sur le  sort réservé à Diane Moussounda, Directrice Générale de l’Agence Judiciaire de l’État, citée également dans le même scandale mais jusque-là pas inquiétée. 

Depuis quelques semaines, le scandale Webcor ITP impliquant des hauts commis de l’État fait abondamment parler de lui. En effet, dans l’affaire de la construction du Grand Marché de Libreville, l’entreprise maltaise WebCor ITP avait esté en justice l’État gabonais pour non-respect supposés des engagements contractuels. Après une première décision condamnant le Gabon, le régime déchu avait fait appel. Une démarche qui avait finalement prospéré, puisque l’entreprise WebCor ITP avait été condamnée à payer l’État gabonais au dépens.

Seulement, cette décision rendue en appel en faveur de l’État gabonais sera flouée par certains hauts cadres de l’administration, en signant notamment un protocole transactionnel condamnant l’État gabonais à payer près de 70 milliards à la société WebCor ITP. Une démarche qui avait surpris l’opinion et conduit le citoyen Hervé Patrick Opiangah à déposer une plainte contre X pour Haute Trahison, concussion et fraude fiscale.

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Aujourd’hui, alors que le Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a récemment dirigé les travaux du Conseil Supérieur de la Magistrature, des sanctions ont été prises contre de nombreux magistrats qui se seraient illustrés par leur manquement à l’éthique et à la déontologie de leur fonction. C’est vraisemblablement en cette occurrence que Jean Paul Komanda a été démis de ses fonctions, en tant que l’un des signataires du protocole transactionnel condamnant l’État gabonais à payer indûment à la société WebCor ITP la somme de 66 milliards.

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Alors qu’elle est également citée comme faisant partie des signataires du protocole transactionnel querellé qui condamne l’État gabonais qu’elle a du reste représenté, Diane Moussounda, Directrice Générale de l’Agence Judiciaire de l’État, semble à ce jour ne pas être touchée pour son implication dans ce scandale. Toute chose qui pourrait laisser croire dans l’opinion que les sanctions prises lors du dernier Conseil Supérieur de la Magistrature semblent concerner certains jugés fautifs et pas d’autres, même quand leur responsabilité serait clairement engagée.

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Un deux poids deux mesures qui intrigue tout autant qu’il interpelle. Si Jean Paul Komanda a été relevé de ses fonctions, pourquoi est ce que Diane Moussounda est-elle toujours en fonction ? Qu’est ce qui bloque, faut-il une procédure du bâtonnat en raison du fait qu’elle soit avocate ? Jouit-elle d’une impunité que Jean Paul Komanda n’a pas ? A-t-elle plus de droit que d’autres Gabonais ? Ou est ce sa proximité évoquée ça et là avec le président de la Transition qui l’exempte de cette obligation de répondre devant la justice de ce pourquoi elle est accusée ? 

Au moment où le président de la Transition a fait le vœu d’une « justice forte » tout en plaidant pour la matérialisation de l’Etat de droit, cette situation tend à prouver le contraire et à remettre en cause la sincérité de la démarche présidentielle.

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