Silence du parquet après le désaveu et la plainte d’Elisabeth Opiangah: Quand Bruno Obiang Mve s’offre au discrédit

Bruno Obiang Mve est-il en train d’entacher son magistère à la tête du parquet avec l’affaire Opiangah ? ©DR

Libreville, le 3 février 2024 – (Dépêches 241). Elisabeth Opiangah Mengue, victime présumée dans l’affaire supposée de mœurs impliquant son père Hervé Patrick Opiangah, a porté plainte il y’a plusieurs semaines après avoir indiqué de façon claire, qu’il n’y a jamais eu d’attouchement, de viol ou de séquestration tels qu’alléguée par la plainte déposée. Un rebondissement qui semble avoir tétanisé le procureur de la République, qui s’est muré dans un silence de complaisance et de couardise en se refusant de lire le droit et donc de tirer les conséquences de l’évolution de cette procédure judiciaire vide et injuste. 

Bruno Obiang Mve est-il conscient qu’en qualité de procureur de la République en ces temps de Transition placée sous le prisme de la restauration des Institutions, il est investi de la mission de rendre justice au nom du Peuple Gabonais ? Sait-il que dans un pays ou l’institution judiciaire a longtemps été pointée du doigt pour son instrumentalisation et son indépendance de façade, sa mission est avant tout de redorer et restaurer l’image de la justice ? 

Ces questions que soulèvent notre rédaction sont une invite, une exhortation au ressaisissement de la part du maître des poursuites qui semble s’être perdu dans les méandres du non droit en restant silencieux sur les avancées de la procédure pour moeurs reconnue dans l’opinion comme l’affaire Opiangah. Poursuivi pour viol et inceste sur sa propre fille Elisabeth Opiangah Mengue par une procédure d’une violence inouïe au regard de l’intervention des forces de 3e catégorie, le parquet depuis 2 mois s’est trouvé incapable de matérialiser l’infraction pénale. 

Absence de victime 

Mieux, dans une affaire où la protection de la victime est la règle en droit, celle-ci a étrangement et paradoxalement été gardée à vue des jours durant pour des raisons aussi opaques que mystérieuses. Nonobstant, cette épreuve physique et mentale, Elisabeth Opiangah Mengue, la victime présumée, a réfuté toute les accusations et la dénonciation nées de la plainte. « Lors des confrontations, j’ai clairement affirmé que les accusations portées contre mon père – attouchements, inceste, viol, séquestration – sont totalement infondées. Ces faits n’ont jamais existé, ni dans mon enfance, ni lorsque j’étais mineur ni à l’âge adulte, ni avant, ni maintenant », avait-t-elle déclaré. Cette dernière de préciser afin que nul n’ignore que « « Mon père est innocent. Il n’y a ni délit, ni victime. Ces accusations sont donc infondées ». 

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Voilà une déclaration audible et cartésienne qui aurait dû conduire le procureur de la République Bruno Obiang Mve à tirer les enseignements de cette déclaration au lieu de maintenir de façon pernicieuse un flou sur l’évolution de cette procédure. Un maintien insidieux des chefs d’accusation que ne comprend d’ailleurs pas Elisabeth Opiangah car ayant établi qu’il n’y a aucune victime. « Je ne peux expliquer pourquoi le Procureur de la République maintient ces chefs d’accusation. Je vous invite à lui poser cette question », a-t-elle déclaré. La question justement, le rédaction de Dépêches 241 a tenté de la poser en entrant en contact avec le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville sans que les deux parties ne parviennent finalement à se rencontrer en raison de l’indisponibilité du maître des poursuites. 

Non constitution de l’Infraction et absence de matérialisation 

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Dans cette affaire, ce qui frappe, c’est l’incapacité du parquet de réunir les trois (3) éléments nécessaires et constitutifs d’une infraction pénale qui consacre par conséquent l’inexistence des chefs d’accusation visés par le Procureur de la République. Mieux, la présumée victime a battu en brèche toutes les prétentions des plaignants en les déjugeant et en révélant la fausseté des faits sur lesquels repose la plainte. Plainte qui au demeurant ne saurait objectivement prospérer en droit. Dans la même veine, la présumée victime s’est retournée contre les diffamateurs et auteurs des faits allégués par le biais d’une action récursoire, en déposant une plainte avec constitution de partie civile. Plainte qui, au demeurant, n’a toujours pas produit les effets juridiques attendus. Curieux !!

L’exigence d’un Non-Lieu 

Un ensemble de faits qui n’ont toujours pas contraint le procureur de la République Bruno Obiang Mve à communiquer sur l’évolution de la procédure. Pourquoi ce silence ? Comment alors que tout montre de façon claire que l’infraction n’est pas constituée, le parquet ne lève- t-il pas les charges ? Bruno Obiang Mve est-il un procureur aux ordres ? Si oui de qui ? Ces questions en bon droit se posent au regard de la léthargie du parquet et à sa tête le procureur de la République. 

En vertu des dispositions légales, aucun délit ne peut être constitué si la victime présumée ne se reconnaît pas dans les faits avancés. Dans ce type de configuration lorsque les éléments rassemblés par l’enquête ne justifient pas la poursuite d’une action pénale, cela aboutit à l’abandon d’une action judiciaire en cours de procédure par un juge. Un non-lieu est ainsi prononcé. Le non-lieu est donc ce que doit prononcer Bruno Obiang Mve s’il veut garder une once de crédibilité et si sa mission est toujours, celle de rendre justice au nom du Peuple Gabonais. 

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