
Libreville, le 3 avril 2025 – (Dépêches 241). Depuis plusieurs mois, l’ancien Ministre des Mines du Gabon, Hervé Patrick Opiangah, est contraint à un exil, car toujours visé par une procédure judiciaire dont la vacuité tend à être démontrée depuis de nombreuses semaines par ses partisans. Malgré les multiples interpellations des personnalités et des institutions de la République par ses proches sur ce qu’ils qualifient de « machination politique », la justice gabonaise reste sourde face à cette situation qui continue d’accabler l’homme d’affaires, ainsi que de milliers de concitoyens travaillant au sein de ses entreprises, toujours sous scellés. Toute chose qui pourrait désormais conduire les instances internationales à se pencher sur ce dossier, afin d’identifier les potentiels souffleurs, ceux qui tirent les ficelles ainsi que leurs complices, et procéder éventuellement à des sanctions ciblées maintenant que la commission africaine des Droits de l’Homme a été officiellement saisie.
Pourquoi la justice gabonaise continue-t-elle de se vautrer dans un silence assourdissant dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah ? Serait-elle complice de la situation en prenant ses ordres ailleurs ? Qu’est-ce qui expliquerait les lourdeurs observées dans ce dossier, qui pourtant affiche des signes d’une vacuité qui tend à être prouvée par les partisans du natif de Mounana ? Autant de questions que se pose aujourd’hui une large opinion.
Un autre élément, et pas des moindres, semble venir rendre la thèse d’une implication internationale plausible: c’est le supposé refuge offert par l’Ambassade des États-Unis à Hervé Patrick Opiangah, lors de sa disparition avant son exil. En effet, selon une certaine presse, le Président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) se serait retranché dans les locaux de l’Ambassade américaine au moment où le Parquet de la République avait déclenché l’action publique sans plainte visant à l’arrêter. Une folle rumeur qui avait rapidement été éteinte par les services de communication de l’Ambassade via un communiqué, mais qui a conduit la représentation diplomatique à y jeter un regard particulier sur ce dossier.
Des personnalités bientôt ciblées par des sanctions internationales ?
Devant la situation d’injustice que continue de subir l’homme d’affaires gabonais Hervé Patrick Opiangah et les milliers de ses employés fortement impactés dans ce dossier, et au regard du silence complice dont semble faire montre la justice gabonaise, il est désormais probable que la communauté internationale, dans sa volonté de faire respecter les engagements pris par le Gabon pour le respect des principes universels des Droits de l’Homme, pourrait cibler certains acteurs majeurs en charge de ce dossier. Qu’elles soient les commanditaires, de simples exécutants ou des complices impliqués dans cette tentative « d’assassinat politique » et de « simulacre de justice », plusieurs personnalités gabonaises pourraient bientôt être frappées par des sanctions internationales croit savoir notre confrere de l’Objectif.
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De plus, l’audience accordée dernièrement par l’Ambassade de France au Directoire du Parti politique d’Hervé Patrick Opiangah a permis d’apporter davantage de détails à la représentation diplomatique française sur ce dossier. Selon notre confrère l’Objectif , un diplomate ayant requis l’anonymat a laissé entendre que « La France, réputée pour sa sacralité à défendre les Droits de l’Homme ne peut rester insensible face à cette violation honteuse (…) Toutes les personnalités impliquées dans cette machination politico-judiciaire risquent dans un futur proche d’être la cible des sanctions internationales qui peuvent aller de l’interdiction de se rendre dans certains pays, au gel de leurs avoirs à l’étranger », s’est-il employé à expliquer.
Une éventualité qui devrait un peu plus de relief avec la saisine ce lundi de la commission africaine des Droits de l’Homme par le prestigieux cabinet BENSIMHON-ASSOCIES qui avait notamment défendu l’opposant béninois Sébastien Ajavon et fait plier le président Patrice Talon. La requête introduite par les conseils de l’homme d’affaire devant l’instance africaine des droits de l’homme a été faite dans le but de faire valoir ses droits face à ce qu’il considère comme un « complot ».
Rappelons que dans l’affaire de l’opposant béninois, l’Etat du Bénin avait été condamné par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) à payer 60 millions d’euros aux titres de « préjudices économiques et moraux », subis par l’homme d’affaires et opposant béninois, Sébastien Ajavon qui avait du reste été défendu par Julien Bensimhon. Un des brillants conseils du cabinet qui assure aujourd’hui la défense du capitaine d’industrie Hervé Patrick Opiangah. Autant dire que l’affaire HPO n’a pas fini de livrer son épilogue.