Nouvelles mesures gouvernementales: Quand l’Etat gabonais gouverne par mimétisme

Le gouvernement gabonais ne semble pas tenir compte de la réalité des Gabonais dans l’érection des mesures contre la Covid-19 ©DR

Libreville, le 17 décembre 2021 (Dépêches 241). La propagation rapide du virus de la COVID-19 à l’échelle planétaire, et celle des multiples variants qui en ont résulté a permis à chaque Nation d’éprouver la capacité à gouverner de ses dirigeants. Et le moins qu’on puisse dire des nôtres, en rapport avec la lutte contre cette pandémie, c’est qu’ils ont fait le choix d’un mode de gestion peu original, puisqu’ils se sont contentés d’un pâle mimétisme. 

La gestion par les gouvernants gabonais de la crise de la Covid-19 depuis sa survenance en mars 2020 est, et c’est une lapalissade de le dire, frappée du sceau de l’incohérence. Des incohérences manifestes et présentes dans la vie de plusieurs compatriotes, des incohérences en outre, répétées et martelées par les membres du gouvernement pendant la conférence de presse tenue à Arambo le 13 décembre dernier. 

Ces incohérences sont foisonnantes et les exemples ne manquent pas pour les mettre en évidence. L’une d’elle, est à non point douter la problématique de l’obligation vaccinale. Alors que le gouvernement Ossouka Raponda s’obstine à nier le fait que le vaccin soit obligatoire, tout est fait au sein de la cité pour que les populations se fassent vacciner en frappant notamment dans la poche des populations déjà précarisées par la fin de la gratuité des Tests PCR. En exigeant en outre, le vaccin gratuit et ou le Test PCR payant pour se rendre dans des lieux publics et sur son lieu de travail. 

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Autre incohésion, l’impossibilité pour les autres populations de l’intérieur du pays de respecter les mesures gouvernementales en vigueur depuis le 15 décembre en raison d’une logistique inexistante. Une situation qui s’explique par le fait que les décisions prises n’ont pas tenu compte du contexte Gabonais. Elles sont simplement le fruit d’une imitation, d’une pâle adaptation. Pire, d’une gouvernance par mimétisme.  

Celle-ci a commencé avec la mise en place systématique d’un ensemble de mesures dites barrières qu’il s’est contenté de suivre. Certes, la situation était telle qu’il y avait peu de place pour la réflexion longue, mais cela n’empêche que ce constat soit juste. Car, si on a pu voir chez les autres gouvernants, bien que suivant ces mêmes mesures, la volonté d’explorer des voies de solutions locales et contextuelles, cela n’a pas été le cas des nôtres. 

Tout au contraire, la communication étatique a fait le choix de désavouer les remèdes issues de la médecine dite traditionnelle, en se contentant de s’arrimer au calendrier de gestion de la pandémie de la France. Voilà qu’aujourd’hui, sans complexe, l’élément de langage officiel du gouvernement, par le biais du ministre de la Santé devient clair : « Il s’agit simplement de s’arrimer aux convenances internationales », a-t-on écouté pendant la conférence de presse gouvernementale. 

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Celles que l’Organisation mondiale de la santé, énoncent sans grandes certitudes. Mais qui pourrait vraiment imaginer que cette gestion mimétique du virus soit pertinente ? Comment volontairement se garder d’imaginer des solutions plus contextuelles pour se sauver au maximum de cette pandémie ? La réalité oblige à constater que chaque pays, doit se montrer inventif pour s’en sortir. 


Le copier-coller ne pourrait être pour personne, nulle part dans le monde, une solution efficiente. Car comme le dit la célèbre philosophe Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Dit autrement, ce qui vaut pour un peuple, ne vaut pas nécessairement pour un autre. Mesdames et messieurs du gouvernement, l’heure viendra où il faudra absolument se résoudre à penser à la mesure de notre réalité

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