Libreville le 21 avril 2022 – ( Dépêches 241). Ce type de messages les médecins et autres auxiliaires de santé les reçoivent quasiment depuis 5 mois par les personnes vivants avec le VIH Sida et dont le traitement est en rupture au Gabon depuis plusieurs mois sous l’indifférence totale et presque criminelle du ministre de la Santé Guy Patrick Obiang.
Des supplications, des SOS, des messages d’alerte et même l’acceptation d’une mort prochaine et certaine, c’est en substance ce à quoi sont confrontés plusieurs médecins de la Capitale et accessoirement de l’intérieur du pays de la part de leurs patients vivants avec le Virus du Sida.
Une psychose née de la rupture effective des antirétroviraux nécessaire au traitement pour des personnes vivant avec ce virus que le ministre de la santé pourtant informé et conscient de la situation, a essayé de nier en travestissant la version du corps médical et des patientes concernés. « Il ne s’agit pas d’une rupture des ARV mais plutôt d’une rupture de certaines molécules découlant du protocole de prise en charge antirétrovirale du VIH et du Sida », a-t-il déclaré.
Une posture du gouvernement qui a minoré la gravité de la situation alors que dans les faits comme révélé par un médecin joint au téléphone par la rédaction de Dépêches 241. « Les gens meurent. On entame bientôt le 4e et le 5e mois sans traitement. Les gens meurent dans le silence. Allez y à mère et enfant ou au Centre Hospitalier de Libreville en infectiologie, vous verrez des malades du VIH à qui on n’administre que du glucosé », a confié le médecin.
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Une situation qui se justifie par les messages de SOS entre un patient et un médecin dont Dépêches 241 a reçu copie. « Bonjour Dr. Je n’ai plus de produit. Dans ma tête également je vois déjà la mort. J’ai des maux de tête récurrents, ça fait un mois que je ne prends plus de médicaments. Aidez-moi ». Devant ce message, le médecin va tenter de rassurer son patient. « L’Etat va trouver une solution ». Dans un soupçon d’espoir, la personne vivant avec le VIH va faire savoir au médecin que c’est en effet son souhait. « C’est ma prière en ce moment. Je n’ai pas envie de mourir Dr, s’il vous plaît ». Ce dernier de la rassurer presque sans conviction . « Vous n’allez pas mourir ».
Un échange qui glace le sang et qui fait froid dans le dos. Des messages qui remettent surtout en cause la posture de dénégation dans laquelle s’est vautré le ministre de la Santé Guy Patrick Obiang qui est accusé par les médecins et auxiliaires d’avoir abandonné ces compatriotes axant toute sa politique sur crise de la Covid-19.