Affaire DGBFIP: quand Oligui Nguema avoue avoir cédé aux intrigues politiques pour limoger son frère 

Le président de la République tout en prenant la défense de son frère cadet a avoué l’avoir démis de ses fonctions pour des questions de politique politicienne ©Dépêches241

Libreville, le 26 juillet 2024 – (Dépêches 241). Alors que l’opinion continuait de s’interroger sur la suspension puis le limogeage d’Aurélien Marcel Mintsa mi Nguema à la Direction Générale du Budget et des Finances Publiques (DGBFIP) il y a un peu plus d’un mois, la réponse est venue du Président de la Transition, par ailleurs aîné du mis en cause, lors de son passage à Tchibanga, dans le cadre de sa tournée républicaine. Le Chef de l’État a avoué avoir limogé son frère cadet devant les supposées intrigues politiques à répétition dont celui-ci faisait l’objet.

En tournée républicaine dans la province de la Nyanga, il y a quelques semaines, le Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema a surpris son auditoire de la tribune de Tchibanga. Formulant son appel à l’unité à l’endroit des filles et fils de la Nyanga, afin notamment de soutenir leur frère nouvellement promu à la Direction Générale du Budget, Brice Clotaire Oligui Nguema a quasiment supplié les Nynois de ne pas mimer l’exemple Woleu-Ntemois.

« Ce que je veux, c’est l’unité et l’entente entre les fils et les filles de la province. Ne vous bagarrez pas comme les autres. Hier, ils avaient le poste de DGB, ils ont fait la guerre à l’enfant et aujourd’hui, ils commencent à regretter. Le poste est aujourd’hui chez vous, ne lui faites pas la guerre. Unissez-vous pour qu’il puisse construire le pays », avait déclaré le Président de la Transition à Tchibanga.

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Poursuivant son invite à ne pas suivre l’exemple des Oyemois, le Président de la Transition avait ajouté ce qui suit: « Quand je suis allé à Oyem, j’ai vu ce que le DGB a commencé à faire et je le félicite. On lui a fait la guerre à cause de ça parce que les politiciens voulaient se mélanger dans les chantiers de construction. Vous avez un jeune qui commence à vous construire Oyem, qui lance les chantiers mais vous lui faites la guerre et aujourd’hui on l’enlève. Tchibanga vous avez le poste,  faites ce que l’autre a fait. Construis ta province, ils vont regretter », avait conclu Brice Clotaire Oligui Nguema sur l’affaire de l’ex DGBFIP.

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Une démarche qui pourrait tout de même soulever des interrogations sur la sincérité du discours du Chef de l’État, car s’il est établi que la politique demeure un non-lieu, c’est-à-dire un monde où règnent intrigues, chausses-trapes, filouteries, trahisons, il reste cependant que le Chef de l’État devrait pouvoir être au dessus de toutes ces bassesses, et démêler le bon grain de l’ivraie. 

Sinon, comment raisonnablement comprendre sa décision de se séparer d’un supposé brillant collaborateur qui travaillerait à développer son pays, au seul motif de quelques intrigues politiques ? Lui qui a dénoncé les pratiques de la politique politicienne, comment peut-il accepter de démettre de ses fonctions un haut commis de l’Etat qui avait l’ambition de « construire le pays » ? Si seules ces prétendues intrigues politiques ont été à l’origine du licenciement de Mintsa Mi Nguema, pourquoi celui-ci coïncide avec la sanction d’un autre de ses cadets en l’occurrence le Lieutenant Colonel Bibang Bi Nguema ? 

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Mieux, Le Chef de l’Etat, militaire qui plus est, a-t-il fait preuve de faiblesse en cédant aux intrigues des politiciens ? Au-delà de ces questionnements en tous points légitimes, il convient tout de même d’analyser avec gravité, la teneur des propos du président de la République. Des propos qui en toute objectivité invitent l’opinion à émettre des réserves sur la sincérité et la cohérence des propos du président de la République pour justifier le licenciement de son cadet, et qui dans la moindre mesure pourrait nous laisser à comprendre que l’affaire DGBFIP n’a pas livré tous ses secrets. 

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