Libreville, le 24 août 2024 – (Dépêches 241). Interpellé puis placé en détention préventive le mardi 20 août dernier, après l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre et libéré dans la foulée après un coup de fil semble-t-il du Palais, Landry Amiang Washington pour justifier sa sortie de prison à tôt fait prospérer l’idée d’une procédure viciée et bâclée par le parquet. Il n’en est en réalité rien. Dans cette affaire, après investigation, la justice a parfaitement joué son rôle.
Les derniers événements relatifs à l’affaire opposant Hervé Patrick Opiangah, personnalité majeure du paysage politique et économique Gabonais aux deux activistes que sont Landry Amiang Washington et Stéphane Zeng, après une plainte pour diffamation et injures publiques, ont depuis quelques jours fait tomber le rideau sombre des pratiques du régime ancien où, le pouvoir Exécutif, sans pudeur aucune, faisait immixtion dans législatif pour y dicter sa loi, par le biais des moyens purement fallacieux.
Cette façon de procéder qui flirte avec la violation de l’Etat de droit dans le contexte de Restauration des Institutions, c’est ce qui a manifestement été offert à l’opinion le mardi 20 août dernier, quand après avoir été placé en maison d’arrêt en application des effets juridiques du mandat d’arrêt délivré par le Juge d’instruction, le mis en cause a dans la foulée été libéré après un coup de fil attribué à l’Exécutif, qui aurait ordonné sa remise en liberté sur le champs. Le jour suivant sa sortie en tout point attentatoire au principe de la séparation des pouvoirs, le concerné a aussitôt animé un live sur les réseaux sociaux dans lequel, pour justifier sa sortie, il a soulevé des supposés vices dans la procédure.
Le mandat d’arrêt a été délivré en conséquence du refus des activistes de se présenter aux convocations du juge d’instruction
Des allégations et des explications purement mensongères car après investigation, tout indique que la procédure n’a jamais été violée dans cette affaire. Elle a au contraire été menée et appliquée dans les règles de l’art. Contrairement à ce qui a été soutenu par le principal concerné Landry Amiang Washington et accessoirement par l’acteur de la société civile recyclée au sein du CTRI, Geoffroy Foumboula Libeka, le juge a parfaitement mené sa procédure. Il convient de préciser, afin que nul n’en ignore, que selon une source judiciaire, les deux mis en cause Landry Amiang Washington et Stéphane Zeng n’ont jamais daigné se présenter aux différentes convocations du juge d’instruction dans le cadre de la procédure.
Par conséquent, en application des dispositions légales, les mandats d’arrêt ont été établis contre ces derniers en raison de leur refus de se présenter aux convocations. En agissant de la sorte, le juge d’instruction se donnait la possibilité, sachant les mis en cause en garde à vue préventive, de les récupérer et les faire répondre aux différentes convocations dans le cadre de l’affaire. Ce qui, en droit, est parfaitement légal.
LIRE AUSSI: Affaire HPO/activistes: deux mandats d’arrêt délivrés contre Stéphane Zeng et Landry Amiang Washington
Il convient par ailleurs de préciser que les dispositifs de l’exécution du mandat d’arrêt offrent en droit deux options: Pour la première, après l’interpellation du mis en cause, sur le mandat, il est stipulé que les agents de sécurité commis à cette tâche, présentent ce dernier au juge pour des suites à donner. Dans la seconde option, il est explicitement indiqué dans la procédure, qu’après l’interpellation du mis en cause, les agents de la force publique le conduisent directement à la maison d’arrêt et donc à la prison centrale de Libreville. Ce qui a été fait s’agissant de l’interpellation de Landry Amiang Washington.
Une intervention de l’Exécutif qui en réalité ne se justifie pas au regard de la licéité de la procédure
En outre, le mandat d’arrêt dûment rempli et délivré le 13 août 2024 par la Chambre d’Instruction numéro 1 du 1er juge d’instruction du Tribunal de 1ere instance de Libreville est précis en la matière. « Mandons et ordonnons à tous huissiers ou agents de la Force publique de rechercher, d’arrêter et de conduire à la maison d’arrêt les concernés ». Les faits sont là et ils sont clairs, la justice n’a de ce fait commis aucun impair dans cette procédure. Rien ne peut ainsi justifier une intervention du pouvoir Exécutif au point de porter atteinte à la promesse d’une « justice forte et d’un État de droit, enfin manifeste ».
Il n’est d’aucune pertinence politique de donner une parole et de la violer en retour. À moins de faire comprendre à l’opinion qu’en réalité les résolutions faites ça et là, ne sont que des vérités de lapalisse et des promesses de gascon. Au-delà de cette réalité, l’entrave à la manifestation de la vérité faite dans cette affaire profite au plaignant en ce que les mis en cause appelés à apporter la preuve de leurs prétentions devant le justice ont fait le choix de se débiner, alors que l’occasion leur était donnée de soutenir leurs allégations.