Libreville, le 25 juin 2024 – (Dépêches 241). La commission politique du Dialogue National Inclusif d’avril dernier a sécrété des recommandations pour le moins iniques et attentatoires vis-à-vis des bi-nationaux, les présentant insidieusement comme les principaux responsables de l’état décrépitude actuel du Gabon. Des allégations qui auraient vraisemblablement pris leurs origines dans la mise en orbite par Ali Bongo Ondimba and Cie de certains compatriotes d’origine étrangère, durant leurs 14 années de règne. Seulement, les récents événements au sommet de l’État, impliquant deux frères du Président de la Transition dans des faits supposées malversations financières, viennent d’apporter un sévère démenti aux prétentions des commissaires politiques de la dernière concertation nationale d’Angondjé.
« Le Gabon est malade. Ali Bongo Ondimba et sa “légion étrangère” l’ont détruit. Ils doivent payer, et ne doivent plus occuper un poste de responsabilité dans le pays », telle est la vulgate qui a été répandue au sein de l’opinion publique gabonaise, et reprise de manière puérile par les commissaires politiques du Dialogue National Inclusif d’avril dernier. Sans recul, sans lucidité, sans hauteur et presque sans discernement, les contributeurs de la commission politique ont décidé majoritairement d’ostraciser les bi-nationaux, en les tenant pour principaux responsables des déboires du régime Bongo-PDG déchu en août 2023.
Au fondement de ces recommandations iniques et injustes, se trouve vraisemblablement la régence des Bongo-Valentin. Si le sentiment d’être exclu et gouverné par les étrangers dans son propre pays a souvent été reproché à Ali Bongo Ondimba durant son premier mandat, en s’entourant des Souleyman Liban, des Maixent Accrombessi ou encore des Seydou Khan, ce dernier a été exacerbé depuis son Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) en octobre 2018, avec notamment la régence de son épouse Sylvia et son fils Noureddine, et en point de cristallisation de cette détestation des bi-nationaux, l’émergence des fils de l’Imam Oceni Ossa, portés à des sphères de décisions jugées à raison, extrêmement importantes.
L’ostracisation des bi-nationaux, une résolution intellectuellement puérile et infondée ?
Si l’idée de tenir pour principaux responsables du sous-développement du Gabon les bi-nationaux ayant été dernièrement aux affaires a toujours rencontré une large audience au sein de l’opinion, en ce qu’ils sont régulièrement présentés comme auteurs de détournements de fonds publics, de malversations financières, de corruption, de manque de fidélité, de loyauté et d’amour à la Patrie, les récents événements au sommet de l’État viennent apporter un démenti à toutes ces prétentions accrochées aux bi-nationaux.
Il y a tout juste quelques jours, deux frères du Président de la Transition, tous deux de père gabonais et de mère gabonaise, se seraient signalés par des faits supposés de malversations financières et de détournements de fonds publics. Des vices rédhibitoires que l’on aurait voulu l’exclusivité des bi-nationaux, car ne portant pas suffisamment à la Patrie gabonaise de l’amour et de la fidélité.
Sans se donner le ridicule de rappeler les nombreux faits d’armes des Gabonais dits de souche en matière de détournements de deniers publics, de malversations financières, de corruption, de concussion, de gabegie financière et de népotisme, il faut pouvoir le dire sans fioritures, les résolutions du dernier Dialogue National Inclusif d’Angondjé, visant à exclure les bi-nationaux de certains postes de responsabilité, ne se fondent sur aucun critère objectif, et viendraient à cliver davantage la société gabonaise, si jamais elles parviennent à être traduites en lois. Et ces affaires concernant les frères cadets du Président de la Transition ont une bonne fois pour toute, apporter la preuve par trois que ce procès à ces compatriotes est une véritable pantalonnade.