Gabon: prompt à s’auto-saisir dans l’affaire des audios Chambrier-Ondo Ossa, Roponat silencieux dans la haute trahison du dossier Webcorp ITP

Le silence du procureur de la République depuis la plainte déposée dans l’affaire Webcorp ITP interpelle ©Dépêches241

Libreville, le 25 juillet 2024 – (Dépêches 241). Plus de 3 semaines après le dépôt de la plainte contre X d’Hervé Patrick Opiangah, pour des faits de Haute trahison dans l’affaire Webcop ITP, en rapport avec la construction du Grand Marché de Libreville et impliquant des hauts commis de L’Etat, André Patrick Roponat, procureur de la République est étrangement silencieux. Une posture étrange pour celui qui il y a quelques mois s’était empressé de s’auto saisir dans l’affaire ayant accouché d’une souris des audios présumés à quelques jours du scrutin présidentiel passé entre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa. 

Il y’a un peu moins d’un ans, le Lundi 21 août 2023 dernier quelques jours avant l’élection présidentielle, au journal de 20 heures, la chaîne publique Gabon Télévision diffusait un enregistrement audio censé impliquer les opposants Albert Ondo Ossa et Alexandre Barro Chambrier dans un projet supposé de déstabilisation du pouvoir avec l’aide de la France. Un audio à teneur douteuse, dont plusieurs éléments et faits laissaient planer de sérieux doutes sur l’authenticité. Pourtant, presque que mécaniquement, le lendemain, soit le 22 août 2023, André Patrick Roponat, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, par le biais d’une procédure inquisitoire qui permet au parquet de s’autosaisir dans une affaire annonçait « l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire la lumière sur cette communication d’une vingtaine de minutes », avait-il déclaré. 

Bien que l’affaire et la procédure qui portaient tous les atours d’un grossier et indigne montage n’a pas prospéré, l’opinion avait été témoin de la promptitude avec laquelle André Patrick Roponat s’était empressé d’ouvrir une enquête judiciaire. Une dextérité et une diligence qui font défaut  aujourd’hui au procureur de la République, pourtant maître des poursuites dans la plainte avec constitution de partie civile déposée par Hervé Patrick Opiangah dans l’affaire Webcorp ITP. L’affaire Webcorp du nom de l’entreprise maltaise chargée de la Construction du Grand Marché de Libreville est un scandale d’une gravité inouïe mis en relief  par un accord transactionnel controversé entre l’Etat gabonais représenté par l’agence judiciaire de l’Etat dirigée par Diane Moussounda et le Conseil d’Etat présidé par Jean Paul Komanda et Webcorp ITP. L’action citoyenne d’Opiangah porte sur des soupçons de malversations au plus haut niveau de l’État, dans un dossier d’un peu plus 69 milliards. 

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En 2015, l’État gabonais avait suspendu le projet, provoquant un contentieux avec Webcor ITP. Après une bataille judiciaire particulièrement âpre, la Cour d’appel de Paris avait fini par donner raison au Gabon en annulant une décision arbitrale qui condamnait l’État à verser 66 milliards de FCFA à l’entreprise. Seulement, de façon proprement extraordinaire, l’Agence judiciaire de l’État (AJE) et le Conseil d’État gabonais sous le règne du CTRI, vont signer un protocole transactionnel condamnant leur Nation à payer les 66 milliards de FCFA à Webcor ITP. 

Des faits d’une particulière gravité qui auraient fait tressaillir d’indignation tout procureur de la République, mais pour lesquels André Patrick Roponat ne semble pas s’émouvoir ? Où est donc passée la promptitude légendaire du procureur de la République ? Pourquoi, comme ce fut le cas dans l’affaire des audios de Barro-Chambrier et Ondo Ossa, ne fait-il pas diligence alors que l’action publique a été déclenchée par la plainte d’Hervé Patrick Opiangah ? Ne juge-t-il pas l’affaire assez grave pour se déployer ? Les suspicions de Haute Trahison et d‘atteinte à la souveraineté économique du pays ne sont-elles pas assez graves pour Roponat ? Que font les magistrats qui ont été saisis dans cette affaire ? 

À l’heure où l’opinion est de plus en plus suspendue en ce qu’elle attend les suites de cette affaires et de l’action hautement patriotique posée par Hervé Patrick Opiangah, l’inertie et l’immobilisme dans lesquels se vautrent le procureur de la République, près du tribunal de première instance de Libreville interpellent. Gageons que la conférence de presse qui sera animée par le collectif des avocats d’Hervé Patrick Opiangah dans les prochains jours suffira à faire sortir le procureur de la République de cette indécente et ahurissante léthargie.

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