Arrivé au pouvoir le 30 août 2023 à la suite du « coup de liberté » qu’il a magistralement orchestré en déposant le régime d’Ali Bongo Ondimba, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a suscité espoir et optimisme chez de centaines de milliers de Gabonais, longtemps abusés par une caporalisation suffocante de l’État et des institutions de la République. Seulement, quatre mois après cette opération, le CTRI semble multiplier les maladresses notamment en ce qui concerne le respect de la Charte de la Transition
EDITORIAL
Doutes sur la réussite de la transition: Et si Bilie-By-Nze n’avait pas totalement tort ?
Il y’a quelques semaine dernière, Alain-Claude Bilie By-Nze, ancien Premier ministre du gouvernement déposé le 30 août 2023, dans un post publié sur sa page Facebook officielle, émettait des doutes quant à la capacité du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI) à mener à bien son projet politique de transition. Les réactions qui s’en sont suivies n’ont pas été les moindres : entre injures notoires, diabolisation et désir de la voir mis aux supplices, tout a été dit à son encore. Mais aurait-il pu en être autrement pour une opinion publique comme la nôtre ? Ici le doute est bien permis.
Justice transitionnelle : de la nécessité de mettre chacun devant ses responsabilités
Dans une société en contexte de crise comme la nôtre, la justice est pleinement réalisée lorsque les nouveaux dirigeants, par-delà leur désir de vengeance, travaillent à la restauration de la dignité humaine. Cela à l’évidence exige de la hauteur, puisqu’il s’agit en effet et convenablement de réhabiliter tous les enfants du Gabon, les anciens oppresseurs et les anciens opprimés.
Transition politique au Gabon: Halte au culte de la personnalité !
Depuis la prise du pouvoir par le général Brice Oligui Nguema, plusieurs barons et larbins de l’ancien régime tentent de se remettre en selle par une déferlante de motions de soutien à l’endroit du président de la Transition. Il en est de même pour la télévision nationale qui gardé la même attitude en tronquant simplement le nom Bongo-Ondimba par celui d’Oligui Nguema. Des agissements d’un autre temps, d’une ère ancienne que les Gabonais souhaiteraient voir disparaître définitivement, tout en invitant le nouvel homme fort de Libreville, à ne plus cautionner ces dérives qui ont fait le lit à l’avilissement des populations.
Bulletin unique du CGE: illégalité, inconstitutionnalité et soupçons de félonie
Libreville, le 9 août 2023 – (Dépêches 241). Introduit le 1er août dernier, en remplacement de l’enveloppe accolée, le bulletin unique avait été faussement présenté par le Centre Gabonais des Élections (CGE) comme une volonté de matérialiser les revendications de l’opposition et par ricochet d’asseoir l’esprit de la concertation politique, dont l’objectif était d’établir les conditions d’une élection aux lendemains apaisés. Une facétie qui n’a pas pu prospérer à l’épreuve de l’analyse, car en plus d’avoir érigé cette innovation de façon irrégulière en plein processus électoral, le bulletin unique tel que pensé par Michel Bonda and Cie est une argutie secrétée en violation de loi électorale, en dérogation du principe de la séparation des pouvoirs tout en étant, de façon apparente, frappée du sceau de la felonie.
Dénonciation d’une prétendue xénophobie: nouvel écran de fumée du régime ?
Dans l’incapacité de défendre son bilan à presque un mois de l’ouverture officielle de la campagne présidentielle, le régime fait de la dénonciation d’une prétendue xénophobie un argument de campagne. Une posture indécente, vertement critiquée par une partie de l’opinion et de l’opposition, en ce qu’elle cautionne de façon insidieuse les abus d’une partie des ressortissants étrangers installés au Gabon contre ses compatriotes.
Football: Gabon-RDC, indigeste !
Une indigestion. C’est sans aucun doute la sensation ressentie par des centaines de milliers de Gabonais au terme de la rencontre sanctionnée par une défaite en tous points logique des Panthères du Gabon, domptées par des cohérents Léopards 2 buts à 0. Un revers aux conséquences innombrables. Un revers qui noircit l’histoire par cette première défaite à Franceville, une déconvenue qui place Neveu et ses poulains aux portes de l’élimination, une débâcle consubstantielle à l’immixtion du politique dans le sport et une déroute symbolisée in fine par les choix d’un sélectionneur pris dans l’étau de la recherche d’un équilibre illusoire, entre gestion des privilèges et respect de la logique sportive.
Présidentielles 2023: Défendre un bilan quasi-inexistant, l’insoluble équation d’Ali Bongo Ondimba
Foudroyé par un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2018, le chef de l’État sortant, Ali Bongo Ondimba, a en effet passé une grande partie de son second mandat à prendre soin de son état de santé, reléguant au second plan la gestion et le développement du pays. À quelques mois de la présidentielle, le fils d’Omar Bongo fait face à une équation presque insoluble. Celle de défendre un bilan résolument quasi invisible.
Bilie-By-Nze à la Primature: 100 jours après, l’essoufflement ?
Alain Claude Bilie-by-Nze vient de passer le cap des cent (100) jours à la tête du gouvernement. Un trimestre au cours duquel l’ancien ministre des Affaires étrangères a touché du doigt les contraintes liées à cette fonction hautement complexe. 100 jours marqués par des sorties de pistes grossières et inconvenantes. Par des erreurs de communication rustres et ordurières qui ont davantage creusé le fossé entre lui et des populations outrées par la stigmatisation dont ils font l’objet par ce dernier. Des erreurs qui ont, in fine, peut-être déjà compromis sa Primature. Loin de la sérénité affichée des débuts, le natif du canton Ntang-Louli donne l’impression de perdre pied et de s’essouffler dans cette fonction, a mi-chemin des échéances électorales futures, primordiales pour sa survie politique.
Affaire Alima Kidnappée de la CNSS: l’apathie complice de la République devant la banalisation du mal
La société été choquée, outrée et indignée par l’enlèvement d’une auditrice à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) au seul motif qu’elle aurait réalisé un travail, son travail, lequel a mis à nu des suspicions de détournement au sein de cet organe déjà sous perfusion. Écoeurant est toutefois le flegme et l’indifférence de l’Etat dans son entièreté ou presque sur cette affaire qui ouvre la porte à une criminalité peu commune au Gabon. Finalement, quelle société sommes nous en réalité ?